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Think Football ! : « La Coupe du monde féminine 2019 aura un impact sur la société » (N. Iannetta)
Paris - Actualité n°84322 - Publié le 10/01/2017 à 13:36
« La Coupe du monde féminine 2019 en France sera un accélérateur pour la pratique du football par les jeunes filles dans notre pays, mais l’impact dépassera largement le cadre du football et même du sport. Il se situera au niveau de la société française dans son ensemble », déclare Nathalie Ianetta, Chief Advisor à l’UEFA, à l’occasion de l’atelier ayant pour thème « La Coupe du monde féminine 2019 en France, levier pour la féminisation du sport », dans le cadre du Think Football ! 2017, à l’Université Paris-Dauphine, le 10/01/2017.
Cet atelier est l’un des sept proposés par News Tank lors de la première édition de Think Football !, journée d’échanges et de réflexion centrée sur l’innovation organisée par News Tank avec ses partenaires et à laquelle participent plusieurs centaines de dirigeants, le 10/01/2017.
« Je constate que le sport féminin se développe, prend de l’ampleur. Le nombre de sportives augmente et demain, il y aura plus de footballeuses que de handballeuses. Mais il faut des résultats et de la médiatisation, car on ne peut pas connaître ou aimer ce que l’on ne voit pas », ajoute Béatrice Barbusse, Présidente du Centre National pour le Développement du Sport.
Cet atelier est animé par Karl Olive, vice-président délégué à la politique sportive et au développement numérique à la Communauté Urbaine Grand Paris Seine et Oise.
« Il ne faut pas parler d’équipe de France de football féminin, mais d’équipe de France féminine de football » (Béatrice Barbusse)
Si on a apprécié la Coupe du monde féminine de football en 2011, organisée en Allemagne, c’est d’abord parce qu’il y avait du beau jeu. On a découvert que des femmes pouvaient bien jouer au football. La prochaine étape pour l’équipe de France, c’est de gagner des titres.
Les autres sports collectifs s’inquiètent de cette montée en puissance, parce qu’ils pourraient perdre des sponsors et des spectateurs au profit du football. Ces inquiétudes ne sont pas fondées, car la féminisation du sport se fera par le haut et collectivement. La dynamique profitera également aux autres sports.
L’organisation de grands événements sportifs internationaux s’inscrit dans une politique globale qui ne répond pas uniquement à un intérêt économique, car cela permettra également d’installer peu à peu la culture sportive en France. Le sport féminin en bénéficiera forcément. »
Béatrice Barbusse, Présidente du Centre National pour le Développement du Sport
« Nous profiterons de plus en plus de l’organisation de grands événements sportifs pour développer la pratique » (Bertrand Paquette)
Les droits de diffusion de la Coupe du monde féminine 2019 ont été achetés par TF1 pour dix fois le montant de l’édition précédente. Cette couverture médiatique permettra à la compétition d’être vue par le plus grand monde et de créer des histoires.
La FIFAFédération Internationale de Football Association
aimerait augmenter le niveau de la compétition, améliorer l’organisation, optimiser le remplissage des stades. Nous allons délivrer 52 matches de manière professionnelle et pérenne, en nous appuyant sur la promotion et l’animation locales.
Nous poussons les collectivités et territoires candidats à l’accueil de la compétition à profiter dès maintenant de cette dynamique pour développer la pratique, et de ne pas attendre le début de la compétition en 2019 ».
Bertrand Paquette, Directeur du Tournoi Coupe du Monde 2019
« Le paysage du football a changé. Les portes se sont ouvertes pour les femmes » (Brigitte Henriques)
Noël Le Graët a mené une action pour changer les mentalités, pour faire en sorte que les femmes soient présentes dans toutes les familles du football pour apporter leurs compétences. Pour le football, il s’agit d’une innovation. Il y a davantage d’arbitres, d’éducatrices, de dirigeantes et cette mixité améliore les performances.
La Coupe du monde 2019 est le rendez-vous de la mixité. Nous travaillons avec les représentants des autres sports collectifs, avec des experts de la mixité en entreprises : nous allons partager et mutualiser pour faire avancer les choses.
La Coupe du monde 2019 sera réussie si la France la gagne, si l’héritage est à la hauteur et si les stades sont remplis. Depuis septembre, nous avons rencontré les 11 villes pré-nominées pour l’accueil de la compétition. Notre travail, c’est de leur demander comment ils vont faire pour que leur territoire ait envie de s’engager, de se mobiliser dans ce projet. » Brigitte Henriques, Secrétaire générale de la Fédération Française de Football
« Les joueuses deviendront des modèles et des exemples pour les jeunes filles » (Nathalie Iannetta)
Nous l’avons vu lors des Jeux Olympiques de Rio avec Estelle Mossely, championne olympique : grâce à elle, des centaines de jeunes filles se sont inscrites dans un club de boxe à la rentrée. C’est ce que je souhaite à l’issue de la Coupe du monde 2019.
Il n’est pas question de prendre la place des hommes, que ce soit dans le foot ou dans la société. Il ne s’agit pas d’être à égalité sur le terrain, mais sur les droits et la visibilité. Il s’agira d’un coup de projecteur médiatique sur la condition des femmes et des sportives en France. Aujourd’hui, le modèle est Antoine Griezmann, mais cela pourrait évoluer avec la médiatisation du sport féminin.
Le développement des équipements sportifs est la clé pour l’accompagnement. Si le nombre de pratiquantes augmente mais que les structures pour les accueillir ne suivent pas, nous n’y arriverons pas. »
Nathalie Iannetta, Chief Advisor à l’UEFA
« Il faut faire progresser la pratique à l’école pour favoriser la mixité et le mélange sur les terrains » (Candice Prévost)
Quand j’étais jeune, mes modèles étaient masculins, ce n’est pas un problème. Les jeunes filles ne regardent pas encore le football féminin, mais cela peut évoluer, notamment avec une augmentation des visages féminins dans le football.
On perçoit l’engouement, notamment à l’école. Culturellement, il faut faire progresser la pratique à l’école pour favoriser la mixité et le mélange sur les terrains. »
Candice Prévost, ancienne joueuse professionnelle de football
« Le défi, c’est d’accompagner les nouvelles pratiquantes » (Olivier Létang)