
Think Sport CIC 2025 : « L’instabilité politique a des conséquences sur notre activité » (P. Diallo, COSMOS)
« L’instabilité politique actuelle a des conséquences sur notre activité. L’absence d’une loi de finances crée également une incertitude du côté des entreprises, qui ne savent pas dans quel environnement fiscal et social elles vont évoluer dans les mois à venir. Tout ceci constitue un frein à l’investissement, car il est impossible pour une entreprise de déterminer si la période est adéquate. Nous observons également un ralentissement en matière d’emploi. Cette incertitude pesante, et qui dure, a des conséquences de plus en plus mesurables et de plus en plus négatives pour notre secteur », déclare Philippe Diallo
Président @ Fédération Française de Football (FFF) • Membre du comité exécutif @ UEFA • Président @ COSMOS - l’organisation patronale du sport
, président du COSMOS
• Nom : COSMOS - l’organisation patronale du sport• Objet : organisation professionnelle représentant exclusivement l’ensemble des employeurs du sport, qu’ils soient issus du secteur associatif…
, le 14/10/2025.
Celui qui est également président de la Fédération Française de Football
• Création : 07/04/1919• Produits d’exploitation 2023-24 : 283,2 M€ (contre 281,9 M€ en 2022-23)• Charges 2023-24 : 281,9 M€ (contre 277,8 M€ en 2022-23)• Résultat d’exploitation 2023-24 : - 0,3 M…
intervient au cours de la neuvième édition de Think Sport CIC, événement organisé par News Tank avec, comme partenaire majeur, le Crédit Industriel et Commercial (CIC), au Musée national de la Marine (Paris 16e). Une journée placée sous le thème « Sport de demain : quelles responsabilités pour les entreprises ? ».
« Nous avons aujourd’hui une vision réaliste des finances publiques : tout n’est pas réalisable, même si certains ajustements sont possibles. Les vannes ne vont pas être ouvertes au MSJVA
Ministère des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative
ou dans les autres ministères qui nous concernent. Au-delà de l’État, il convient donc de resserrer nos liens avec les collectivités locales, qui sont les premiers investisseurs du sport, notamment en matière d’équipements, et qui subventionnent les associations sportives. Nous devons tisser avec elles des liens plus étroits », affirme-t-il.
« Nous sommes à l’aube d’échéances politiques importantes avec les élections municipales de 2026, puis l’élection présidentielle de 2027. Le rôle d’un organisme comme le COSMOS est de s’y préparer, d’organiser une grande concertation avec l’ensemble des parties prenantes et de bâtir une véritable plateforme pour les employeurs du sport, afin d’être en mesure d’interpeller les pouvoirs publics et de leur communiquer notre vision du sport de demain. Le sport évolue beaucoup : la SporTech est, par exemple, un élément extrêmement dynamique », ajoute Philippe Diallo, lors d’une intervention dont News Tank reproduit ci-dessous l’essentiel du propos.
« Dès lors qu’il n’y a pas d’impulsion au plus haut niveau, le sport est parfois le parent pauvre des politiques publiques » (Philippe Diallo)
2024 a été une année formidable en tout point de vue pour le sport, malgré les critiques ayant pu être formulées en amont des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024
Jeux de la XXXIIIe Olympiade attribués à Paris (FRA) lors de la 131e session du CIO, à Lima (PÉR), le 13/09/2017 :
• Jeux Olympiques du vendredi 26/07 au dimanche 11/08/2024.
• Jeux Paralympiques du…
. Une impulsion forte a été donnée par l’État, qui a souhaité investir dans ces Jeux et plus largement dans l’ensemble du sport français. Pendant les JOP
Jeux Olympiques et Paralympiques
, les performances sportives de nos athlètes ont permis de rassembler les Français. L’événement a été un succès planétaire, impression partagée par mes interlocuteurs à l’international, et a permis au pays de retrouver son aura.
Néanmoins, comme on peut le craindre dès lors qu’il n’y a pas d’impulsion au plus haut niveau, le sport est parfois le parent pauvre des politiques publiques. Lorsque les lumières se sont éteintes, nous avons malheureusement assisté à une série de mauvaises nouvelles, notamment budgétaires, qui font que le sport a aujourd’hui besoin de se mobiliser pour défendre les acquis des Jeux et continuer d’entretenir une dynamique positive. En une dizaine d’années, nous avons quasiment doublé le nombre de salariés dans la branche sport et augmenté de plus de 50 % le nombre d’entreprises. Le sport est un secteur dynamique et de plus en plus documenté, ce qui nous faisait jusqu’alors défaut. Il représente 2,6 % du PIB Produit Intérieur Brut et près de 450 000 emplois. Les indicateurs démontrent que le secteur connaît une dynamique au-delà des politiques publiques, relayée par les collectivités qui en sont un partenaire indispensable. Il s’agit véritablement d’un secteur d’avenir.
Il faut le rappeler : nous sommes 68 millions de Français, et nous figurons parmi les meilleures nations sportives, ce qui est tout à fait remarquable. La France, avec les moyens qui sont les siens et son savoir-faire, réussit des performances remarquables. Il reste cependant beaucoup à faire. Le sport est parfois une variable d’ajustement ministérielle et budgétaire, et lorsque la question sportive se pose, elle n’est pas prise dans toutes ses dimensions. Or, le sport a une réelle dimension économique, parmi d’autres : 1€ investi dans le sport, ce sont 13€ d’économisés pour la société. Nous tenions depuis longtemps des discours sur les bienfaits du sport, mais le fait de pouvoir les documenter nous confère désormais un crédit indéniable.
« Un secteur en croissance, qui mobilise la jeunesse et qui permet d’éviter certains coûts aux collectivités devrait bénéficier d’un soutien plus marqué »
La santé, l’éducation, la prévention de la délinquance ou encore la scolarité sont autant de domaines par lesquels nous pouvons prouver et matérialiser l’apport concret du sport. Un élève sportif qui passe le brevet, par exemple, obtient généralement de meilleurs résultats que les autres. Il s’agit d’une dimension importante qui n’est pas encore complètement prise en compte, à mon sens, en cela qu’elle ne se traduit pas par le soutien et les financements nécessaires. Un secteur en croissance, qui mobilise la jeunesse et qui permet d’éviter certains coûts aux collectivités devrait bénéficier d’un soutien plus marqué. Le sport est un élément moteur de notre société, et ce soutien n’est pas au rendez-vous.
Une politique de formation professionnelle indispensable »L’évolution du budget des sports aux lendemains des Jeux en est la preuve, et ces pertes sont regrettables. Par ailleurs, le sport figure souvent en queue de liste lorsqu’il s’agit de doter son budget, mais sur le podium dès lors qu’il s’agit de réaliser des coupes budgétaires. Il faut donc prendre en compte et soutenir l’ensemble des dimensions du sport, notamment les éléments essentiels à sa pratique : les équipements, via le soutien des collectivités territoriales notamment, et les encadrants, avec une politique de formation professionnelle indispensable.
Les Fédérations ont dû refuser des jeunes après les Jeux par manque d’infrastructures et d’encadrants. Une mobilisation est donc nécessaire et, d’expérience, cette mobilisation doit d’abord être celle du mouvement sportif : nous devons compter sur nos propres forces pour entretenir cette dynamique. Au plus haut niveau de l’État, les Jeux ont été l’exception dans une tendance qui fait généralement du sport un élément marginal des politiques publiques. Or, les investissements réalisés pour les Jeux ne doivent plus être une exception, mais bien une dynamique récurrente.
« Faire en sorte que le sport soit mieux pris en compte dans les politiques publiques »
L’instabilité politique actuelle a des conséquences sur notre activité. Les débats autour du Pass Sport, un dispositif indispensable pour accompagner la prise de licence des foyers modestes, a d’abord vu la tranche d’âge de ses bénéficiaires réduite. Nous avions trouvé des solutions, mais en l’absence d’un ministre, il n’était pas possible de les mettre en œuvre.
Il faut trouver des interlocuteurs stables pour construire ou renouveler un certain nombre de politiques en soutien au monde du sport. Cette stabilité politique est essentielle pour mettre en œuvre l’essentiel de nos demandes. Nous allons saisir l’ensemble de notre écosystème afin de synthétiser les demandes de nos membres et, le moment venu, dialoguer avec les candidats à la présidentielle pour faire en sorte que le sport soit mieux pris en compte dans les politiques publiques.
Notre génération est chanceuse, car elle a vu en peu de temps beaucoup d’événements planétaires organisés en France. Les JOP, la Coupe du monde et l’Euro de football, la Coupe du monde de rugby… Ces grandes manifestations risquent de mettre un moment à revenir dans notre pays : le sport se mondialise et est désormais accueilli sur tous les continents. La configuration des grands événements évolue également : ils sont de plus en plus importants en taille, et de plus en plus exigeants en termes de retour sur investissement. Ces éléments font que de moins en moins de pays vont être en capacité d’organiser ce type de manifestations.
S’agissant du football, le budget de la Coupe du monde 2022
XXIIe édition de la Coupe du monde de football, attribuée au Qatar le 02/12/2010. Initialement prévue du 21/11 au 18/12/2022, elle débute finalement un jour plus tôt, le dimanche 20/11/2022 sur…
au Qatar était de 6,5 Md$. Il s’élève à 13 Md$ pour l’édition 2026, organisée par les États-Unis, le Canada et le Mexique. La mobilisation nécessaire pour que des nations puissent accueillir ces événements est de plus en plus importante, d’autant plus que le nombre de participants augmente. Cela n’empêchera pas la France d’organiser des championnats du monde et des compétitions internationales de très haut niveau dans de nombreuses disciplines : nous le faisons déjà régulièrement, et nous en avons les compétences, le savoir-faire.
« Un équilibre entre des clubs responsables de leur développement économique et des Fédérations en charge de l’intérêt général et de la régulation »
Le sport est capable de transcender les clivages politiques »J’ai porté un projet de réforme très ambitieux pour le football et pour l’ensemble du sport français, qui consiste en passer d’un modèle historique d’associations de loi 1901 à une transformation en société unique avec des clubs actionnaires et des actions préférentielles pour les Fédérations. L’idée est de proposer un équilibre entre des clubs responsabilisés et responsables de leur développement économique, et des Fédérations en charge de l’intérêt général et de la régulation. Nous avons trouvé un écho auprès des sénateurs : 80 % de ce qui était proposé a été repris dans une proposition de loi adoptée au Sénat à une quasi-unanimité, le 10/06/2025. Le sport est donc capable de transcender les clivages politiques. Nous attendons désormais le passage du texte à l’Assemblée nationale.
Les circonstances politiques ne nous servent pas : la seule question en suspens est l’inscription de ce texte à l’ordre du jour, mais les démissions successives du gouvernement ne facilitent pas cela. La difficulté relève également du temps parlementaire : la priorité du gouvernement, s’il est maintenu, sera de faire voter le PLF Projet de loi de finances et le PLFSS Projet de loi de financement de la sécurité sociale avant le 31/12/2025. Pourrons-nous trouver une demi-journée, nécessaire à l’examen de ce texte d’une quinzaine d’articles, dans le calendrier parlementaire ? C’est là tout l’enjeu, puisque dès lors que ce texte sera inscrit à l’ordre du jour, il sera voté.

Philippe Diallo
Président @ Fédération Française de Football (FFF)
Membre du comité exécutif @ UEFA
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Parcours
Membre du comité exécutif
Président
Président
Juge unique de la Chambre de Résolution des Litiges du Tribunal du Football
Président par intérim
Vice-président délégué
Directeur général
Président
Vice-président
Fiche n° 2504, créée le 06/03/2014 à 15:24 - MàJ le 14/10/2025 à 19:19
COSMOS
• Nom : COSMOS - l’organisation patronale du sport
• Objet : organisation professionnelle représentant exclusivement l’ensemble des employeurs du sport, qu’ils soient issus du secteur associatif, commercial ou du sport professionnel.
• Création : 23/01/1997.
• Adhérents : plus de 12 000 adhérents en 2024, réparties en trois collèges :
- Sport associatif et fédéral
- Sport professionnel
- Loisir sportif marchand & événementiel
• Représentativité dans la branche sport : 86 % (2024)
• Chiffres d’affaires cumulés : 15 milliards d’euros (2024)
• Salariés couverts : près de 100 000 (2024)
• Président : Philippe Diallo (élu le 13/06/2013, réélu le 04/12/2019, le 19/10/2021 et le 19/12/2023)
• Secrétaire général : Cédric Gosse (depuis le 09/09/2025)
• Délégué général : Laurent Martini
• Conseil national : 30 membres + un représentant du CNOSF
• Missions du COSMOS :
- Étude et défense des intérêts des employeurs du sport au sens large (économie sociale et secteur marchand).
- Représentation des employeurs du sport dans les négociations avec les syndicats de salariés ainsi qu’auprès des institutions, administrations et collectivités territoriales.
- Accompagnement des employeurs en matière de droit social (droit du travail et droit de la protection sociale) et dans la mise en œuvre de la CCNS (Convention Collective Nationale du Sport).
- Sécurisation juridique des employeurs du sport au regard de leurs droits et obligations.
Catégorie : Syndicats Professionnels
Adresse du siège
Immeuble Le Baudran21-37 rue de Stalingrad
94110 Arcueil France
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Fiche n° 11833, créée le 12/03/2021 à 09:57 - MàJ le 16/10/2025 à 09:33
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