ExclusifOL : « Développer la marque OL via la formation et le foot féminin » (V. Ponsot, directeur du football)
« La marque OL
Activité : club professionnel français (sections masculine et féminine)
Partenaires premium :
• adidas (équipementier), 2010-2029 (11 M€ par an sur 2020-2025)
• Fly Emirates (compagnie…
doit se développer avec ses atouts et ses forces. La première d’entre elles, celle qui est reconnue à l’international, c’est la formation. On a donc commencé par là. Mais depuis un an et demi, on utilise aussi le football féminin dont la reconnaissance est également internationale du fait des performances sportives de l’équipe première », déclare Vincent Ponsot
Secrétaire adjoint @ Foot Unis • Directeur général Football @ Olympique Lyonnais (OL)
, directeur du football de l’Olympique Lyonnais
Activité : club professionnel français (sections masculine et féminine)
Partenaires premium :
• adidas (équipementier), 2010-2029 (11 M€ par an sur 2020-2025)
• Fly Emirates (compagnie…
(Ligue 1 Uber Eats
Appellation du Championnat de France de Ligue 1 pour la période 2020-2024 (15 M€ / saison).
), à News Tank, le 08/03/2021.
Vincent Ponsot et Jean-François Vulliez
Directeur du centre de formation @ Olympique Lyonnais (OL)
, directeur du centre de formation de l’OL, évoquent la stratégie du club en matière de formation des talents - masculins et féminins - et comment celle-ci constitue une outil de développement de la marque Olympique Lyonnais, via le centre situé à proximité du Groupama Stadium, à Meyzieu (Rhône), mais aussi les académies et clubs partenaires à l’international, en particulier aux États-Unis (OL Reign), au Brésil (Pelé Academia), au Sénégal (AS Dakar Sacré-Cœur) et au Vietnam (voir ci-dessous).
« Avec le temps, les objectifs changent selon les académies. Avec le Vietnam, l’objectif est économique car nous sommes rémunérés pour transmettre notre savoir. Avec Dakar Sacré-Cœur, le partenariat existe depuis six ans et la base du projet était RSE
Responsabilité sociale des entreprises
. Mais aujourd’hui, notre objectif est qu’il y ait à terme des joueurs sénégalais qui rejoignent l’OL, jusqu’à l’équipe professionnelle. On distingue donc les objectifs commerciaux qui valent pour le Liban, le Vietnam, la Chine et la Corée du Sud, et les objectifs sportifs qui concernent Dakar Sacré-Cœur ou la Pelé Academia. Mais il y a toujours de la RSE au milieu », ajoute le directeur du football de l’OL.
« L’OL est un grand club et il y a évidemment une volonté de communiquer sur notre savoir-faire. Nous souhaitons transmettre une philosophie, une image, des valeurs et une ouverture à des personnes qui ont envie d’évoluer. Nous faisons cela aussi parce qu’à l’étranger se développe de plus en plus de business sur le sujet de la formation des joueurs, de la part de grands clubs. Nous nous devions donc de nous positionner sur ce créneau », affirme Jean-François Vulliez, quelques semaines après le lancement de Football Coach Expertise, une offre de formation à destination des entraîneurs, mais ouverte au grand public, laquelle traduit la volonté du club d’opérer une véritable transmission de savoir à une audience plus large.
« La direction a toujours donné des moyens à la formation qui est restée un pilier inamovible du club. Cela constitue une stratégie, enrichie ensuite par une méthode stable basée sur l’innovation, afin de conserver l’excellence pour rester devant les autres. Beaucoup de joueurs ont ainsi rejoint le groupe professionnel de l’Olympique Lyonnais, mais beaucoup aussi ont été formés pour finalement aller s’épanouir dans d’autres clubs », ajoute le directeur du centre de formation, qui répond, en compagnie de Vincent Ponsot, aux questions de News Tank
« Transmettre notre savoir-faire et ce qui peut se passer en inside à l’Olympique Lyonnais, à travers une volonté d’aider le football à continuer de se développer » (J.-F. Vulliez, OL)
Pouvez-vous présenter Football Coach Expertise, l’offre de formation à destination des entraîneurs que l’OL vient de lancer début février 2021 ?
Jean-François Vulliez : Nous sommes un club ouvert sur son environnement et qui a un devoir de responsabilité par rapport au football amateur en particulier. En tant que grand club, nous avons un devoir de transmission et d’aide à la structuration des autres clubs et associations sportives.
Nous sommes un club ouvert sur son environnement »C’est pour cela que nous avions commencé à organiser des formations avec nos clubs partenaires, très suivies par leurs éducateurs. Nous avons eu l’idée de renforcer cela pour transmettre notre savoir-faire et ce qui peut se passer en inside à l’Olympique Lyonnais, à travers une volonté d’aider le football à continuer de se développer. Voilà l’idée générale.
S’ouvrir à l’ensemble des éducateurs du territoire national »Nous avons développé, il y a deux ans, une méthodologie au sein de l’académie. Nous avons travaillé sur la formalisation de notre savoir-faire et sur nos orientations méthodologiques. A partir de cela, Pierre Sage (en charge de Football Coach Expertise) et moi-même avons rencontré Vincent (Ponsot) pour lui émettre l’idée de passer un cap supplémentaire par rapport à ce que nous faisons déjà pour nos clubs partenaires en s’ouvrant à l’ensemble des éducateurs du territoire national.
A qui s’adresse cette offre exactement ?
J.-F. Vulliez : Il s’agit d’une offre grand public. Il n’y a aucun prérequis, si ce n’est d’être curieux et d’avoir envie de s’instruire. Nous sommes en train de réfléchir à d’autres formations où effectivement, peut-être, sur des domaines plus précis comme la préparation physique ou la réathlétisation, il faudrait imposer des prérequis car ce sont des domaines plus scientifiques.
Aucun prérequis pour Football Coach Expertise, si ce n’est d’être curieux et d’avoir envie de s’instruire »Mais en ce qui concerne l’offre actuelle, on aborde le jeu et l’activité, ce qui fait que nous souhaitons accueillir un public très large afin d’ouvrir vraiment les portes de l’académie. Aucun diplôme n’est délivré pour le moment.
Nous délivrons d’autres formations »Vincent Ponsot : Au-delà de Football Coach Expertise, nous délivrons d’autres formations. Nous avons maintenant notre propre CFA (centre de formation d’apprentis) et sommes donc très actifs sur ce secteur. Pas avec une finalité économique, mais dans une ambition de créer de la valeur dans notre environnement, essentiellement local et régional car c’est notre ADN, mais aussi à l’étranger.
Y a-t-il tout de même une volonté d’identifier de potentiels coachs susceptibles d’intégrer le centre de formation ou les académies du club à l’international ?
J.-F. Vulliez : Ce n’est pas dans cette logique que nous avons lancé Football Coach Expertise. Nous avons déjà un réseau pour recruter les entraîneurs de l’académie, que nous activons s’il le faut, avec des besoins bien spécifiques en termes de compétences ou d’expérience.
Développer un réseau, avec une nouvelle communauté d’éducateurs de toute la France »En revanche, notre initiative devrait nous permettre de développer un réseau, dans un principe de développement d’une nouvelle communauté avec des éducateurs de toute la France. Cela pourra peut-être aussi permettre d’avoir des informations sur des joueurs indirectement.
Au-delà de Football Coach Expertise, l’académie OL a également été le sujet d’un webinaire dans lequel vous venez, Jean-François, d’intervenir auprès des entreprises membres d’OL Business Team (le 04/03/2021). Cela traduit-il une volonté de communiquer davantage sur cet asset du club qu’est la formation ?
J.-F. Vulliez :L’OL est un grand club et il y a évidemment une volonté de communiquer sur notre savoir-faire. Nous souhaitons transmettre une philosophie, une image, des valeurs et une ouverture à des personnes qui ont envie d’évoluer.
Une volonté de communiquer sur notre savoir-faire »Nous sommes en l’occurrence plus sur de l’information que sur de la formation pure puisque les différents programmes sont assez courts par rapport à une formation de fond plus classique qui nécessiterait beaucoup plus de temps.
Nous faisons cela aussi parce qu’à l’étranger se développe de plus en plus de business sur le sujet de la formation des joueurs, de la part de grands clubs. Nous nous devions donc de nous positionner sur ce créneau.
V. Ponsot : Un ancien salarié de l’OL avait dit une chose très juste : « Il faut qu’il y ait de la création de valeur, et la valeur n’est pas forcément économique ». Nous avons construit notre démarche globale là-dessus. Nous avons commencé avec notre réseau de clubs partenaires pour aboutir à quelque chose d’unique en France aujourd’hui en termes d’interactions avec ces clubs régionaux. L’Olympique de Marseille Activité : club de football professionnel français Partenaires majeurs : • CMA CGM (armateur de porte-conteneurs) : sponsor maillot principal, 2023-2025 • Puma (équipementier) … essaie de copier cela avec d’autres ingrédients et le Paris SG Activité : club de football professionnel français Bureaux administratifs : 53, avenue Emile Zola, 92100 Boulogne-Billancourt Top sponsors : • Nike (équipementier) : 20 M€ par an de 2014-15 … est sur un autre créneau.
Pas un club n’a réussi à tisser de tels liens avec les clubs de sa région »Pas un club n’a réussi à tisser de tels liens avec les clubs de sa région. Ces clubs font le premier travail pour former des joueurs qui, pour certains, rejoignent ensuite l’OL. On leur doit donc un minimum de respect. Pour cela, nous avons choisi le véhicule de la transmission de savoir. Quand on signe une convention avec un club, on ne donne pas, comme d’autres clubs professionnels, 30, 40 ou 50 000 €. On préfère partager notre savoir, aider les éducateurs, dispenser des formations, délivrer des aides à l’emploi, leur fournir des loges au Groupama Stadium pour qu’ils puissent inviter aussi leurs partenaires, etc.
Quand on signe une convention avec un club, on préfère partager notre savoir que donner 30, 40 ou 50 000 € »Cela génère une relation constructive, saine et sur du long terme. La création de valeur est là. Nous avons basé notre modèle là-dessus, puis nous l’avons dupliqué. Après les clubs partenaires au niveau régional, nous nous sommes tournés vers l’international où nous avions au départ des actions très occasionnelles qui ne duraient pas dans le temps.
Au départ, le développement des académies de l’OL à l’étranger reposait plus sur une logique d’aide au développement, dans une démarche RSE Responsabilité sociale des entreprises , que sur la recherche de talents. Est-ce toujours le cas ?
V. Ponsot : Nous avons souhaité nous engager sur du long terme dans le cadre du redéploiement de nos projets à l’international. Pour cela, nous avons tout interrompu pendant 12 à 18 mois, le temps de construire un vrai contenu en matière de formation sur lequel nous avons décidé de nous appuyer pour tout reconstruire avec des projets au Vietnam, en Chine, au Liban, à Dakar Sacré-Cœur (Sénégal), en Corée du Sud et plus récemment au Maroc.
La base de notre démarche est RSE mais est toutefois beaucoup plus large aujourd’hui »Le bon exemple, c’est le Vietnam. Nous avions signé un partenariat de quatre ans, ce qui est rare, et allons prochainement prolonger à nouveau pour une longue durée. Voilà ce que nous essayons de bâtir.
La base de notre démarche est effectivement RSE Responsabilité sociale des entreprises . Elle est toutefois beaucoup plus large aujourd’hui, avec un aspect économique puisque nous sommes rémunérés par l’académie au Vietnam, avec la Chine ou le Maroc. Mais cela s’est fait dans un second temps.
Les académies et clubs partenaires de l’OL à l’international (mars 2021)
• Athletico SC (Beyrouth, Liban) depuis 2011
• AS Dakar Sacré-Cœur (Sénégal) depuis 2015
• Hô-Chi-Minh Football Fédération (Vietnam) depuis 2016
• Fédération de Football de Chengdu, écoles de football à Chongqing et Shanghai (Chine) depuis mars 2016
• Fath Union Sport (Maroc) depuis novembre 2019
• Pelé Academia - Resende Futebol Club (Brésil) depuis juin 2019
• OL Reign (Etats-Unis) depuis décembre 2019 (académie féminine)
• Sporting Clube Farense (Portugal) depuis juillet 2020
Les attentes diffèrent-elles selon les académies ? On imagine par exemple que l’investissement dans la recherche de talents est plus important au Sénégal qu’au Vietnam…
Avec le temps, les objectifs changent selon les académies »V. Ponsot : Avec le temps, les objectifs changent effectivement selon les académies. Avec le Vietnam, l’objectif est économique car nous sommes rémunérés pour transmettre notre savoir. Avec Dakar Sacré-Cœur, le partenariat existe depuis six ans et la base du projet était RSE. Mais aujourd’hui, notre objectif est qu’il y ait à terme des joueurs sénégalais qui rejoignent l’OL, jusqu’à l’équipe professionnelle.
On distingue donc les objectifs commerciaux qui valent pour le Liban, le Vietnam, la Chine et la Corée du Sud, et les objectifs sportifs qui concernent Dakar Sacré-Cœur ou la Pelé Academia. Mais il y a toujours de la RSE au milieu.
Combien de joueurs issus de vos différentes académies à l’étranger ont-ils rejoint le centre de formation de l’OL ?
La formation, cela prend du temps »V. Ponsot : Il y a eu Ousseynou N’Diaye, qui évolue aujourd’hui au Football Bourg-en-Bresse Péronnas 01 (National 1 Troisième division française, 18 clubs ). Et l’année dernière est arrivé Abdoulaye N’Diaye. Cela fait peu, mais la formation, cela prend du temps. Les premiers recrutements auxquels nous avions participé concernant Dakar Sacré-Cœur concernaient la génération 2004, c’est-à-dire des jeunes qui ont aujourd’hui 16 ans. Il faut encore attendre deux ans pour voir si des joueurs vont en sortir.
Dakar Sacré-Cœur, un projet RSE très fort sur lequel nous sommes venus apporter notre savoir-faire sur le haut-niveau »Ce qui nous ravit, de toute façon, c’est le projet global. Nous avions choisi Dakar Sacré-Cœur car c’est un club qui a un modèle économique basé sur le foot loisir avec un projet RSE très fort sur lequel nous sommes venus en complément pour apporter notre savoir-faire sur la formation de joueurs de haut-niveau. Ils sont autonomes économiquement et ne dépendent pas de transferts. Mais le but est évidemment que notre apport permette de sortir des joueurs pour concrétiser la réussite du projet dans sa globalité.
Il y a beaucoup de concurrence entre clubs européens au Sénégal et à Dakar en particulier. Dakar Sacré-Cœur est-il en mesure aujourd’hui de recruter des joueurs qui seraient allés ailleurs, à Génération Foot (académie partenaire du FC Metz Activité : club de football professionnel français Partenaires premium :• Kappa (équipementier) : 2020-2028 • CAR Avenue (concessionnaire automobile) • Département de la Moselle… ) par exemple, avant l’arrivée de l’OL ?
La clé de la réussite, c’est d’avoir un joueur qui sorte de Dakar Sacré-Cœur et qui réussisse à l’OL »V. Ponsot : Dakar Sacré-Cœur a une histoire plus ancienne et un modèle différent. On verra à l’avenir, mais je pense que la clé de la réussite, c’est d’avoir un joueur qui sorte et qui réussisse à l’OL. Cela changerait tout dans leur recrutement ensuite. Je rappelle toutefois que l’important, c’est le projet dans sa globalité. Il n’y a aucune pression particulière, d’autant que nous avons un centre de formation ici à Lyon qui sort plein de joueurs chaque année.
L’enjeu de demain, sur les académies internationales, est de développer ce modèle au niveau du football féminin »Notre enjeu de demain, sur les académies internationales, est de développer ce modèle au niveau du football féminin. Nous avons commencé cela de la plus belle des manières en acquérant un club à Seattle (État de Washington, États-Unis) avec OL Reign. A Dakar par exemple, nous avons imposé cela dans notre partenariat. Ils ont depuis une équipe féminine en première division. Quand nous nous sommes déplacés au Mexique avant le Covid-19 pour évoquer de nouveaux partenariats, nous avons rencontré autant de structures pour du foot masculin que pour du foot féminin. Nous souhaitons vraiment intégrer ce dernier au projet global.
Quid de vos partenariats avec le Chine ?
V. Ponsot : Nous avons plutôt des accords avec des petites structures, et surtout avec la Fédération de Chengdu. Le Covid-19 a tout ralenti puisque les habitants se sont vu imposer des mesures très strictes. Nous avons un peu moins d’interactions avec eux ces derniers temps, mais les choses sont vouées à se relancer.
Comment se développe le partenariat conclu avec la Pelé Academia en juin 2019 ?
V. Ponsot : Nous n’étions pas demandeurs au départ et avons été démarchés. Nous étions sur la retenue, mais il est vrai qu’il y a une histoire forte entre l’OL et le Brésil. Le premier contact a été initié via Juninho (directeur sportif de l’OL depuis mai 2019), qui n’était pas encore revenu au club. Nous avons été séduits par les porteurs du projet et on peut dire que c’est nous qui avons été pointilleux et minutieux avant de s’engager, pour être certain que le projet, dans sa globalité, correspondait à nos valeurs et à notre schéma.
Le premier contact avec la Pelé Academia a été initié via Juninho, avant qu’il ne soit revenu à l’OL »Cela a été un an de discussion avec eux et aujourd’hui nous sommes actionnaires. Il est très prématuré de faire un bilan d’autant qu’au moment de la signature, la structure n’était pas encore finie d’être construite. On part sur 10 ans, sachant que le Covid a déjà ralenti fortement les choses.
Nous sommes en contact avec eux. Nous les équipons déjà de structures vidéo pour pouvoir partager, nous irons sur place en juin 2021, etc. Mais il faut être patient. Les gens qui s’occupent de ce projet sont de vrais passionnés de football et veulent faire quelque chose d’utile pour leur pays. Cela compte beaucoup pour nous.
La formation est-elle un véritable outil de développement de la marque OL, en France comme à l’international ?
V. Ponsot : La marque OL doit se développer avec ses atouts et ses forces. La première d’entre elles, celle qui est reconnue à l’international, c’est la formation. On a donc commencé par là. Mais depuis un an et demi, on utilise aussi le football féminin dont la reconnaissance est également internationale du fait des performances sportives de l’équipe première.
Ce que nous sommes en train de faire entre Lyon et Seattle traduit la volonté de fonctionner dans un raisonnement global »Ce que nous sommes en train de faire entre Lyon et Seattle traduit la volonté de fonctionner dans un raisonnement global. Quand on recrute une joueuse, quand on forme ou pour toute autre chose en fait, on pense aux deux équipes. On envisage une synergie positive entre elles. En résumé, il s’agit maintenant de continuer à s’appuyer sur ces deux points forts : la formation et le football féminin.
31 joueurs formés à l’OL évoluent dans le Top 5 européen cette saison. Seuls le Real Madrid et le Barça en ont formés plus. Comment expliquez-vous cette réussite ?
J.-F. Vulliez : Je l’explique par l’histoire de l’OL, par la structuration du club durant les 40 dernières années. On ne devient pas un club formateur du jour au lendemain mais parce que des personnes se sont succédé pour créer le club, en apportant un savoir-faire qu’ils ont ensuite transmis aux générations suivantes. On peut parler d’une stratégie méthodique de formation qui s’est révélée innovante au début des années 80 et 90 par José Broissart à l’époque.
On ne devient pas un club formateur du jour au lendemain »Elle a permis à l’OL de devenir un grand club formateur en sortant des joueurs régulièrement, quel que soit les performances de l’équipe première. Quand le club en a eu besoin, des joueurs sont toujours sortis du centre de formation pour aider l’équipe première.
La direction a toujours donné des moyens à la formation qui est restée un pilier inamovible du club. Cela constitue une stratégie, enrichie ensuite par une méthode stable basée sur l’innovation, afin de conserver l’excellence pour rester devant les autres. Beaucoup de joueurs ont ainsi rejoint le groupe professionnel de l’Olympique Lyonnais mais beaucoup aussi ont été formés pour finalement aller s’épanouir dans d’autres clubs.
Les fondations sont solides et notre travail consiste à les optimiser »C’est cette histoire, avec les valeurs et la philosophie qui font l’ADN du club, qui explique notre réussite, dans le cadre d’une évolution lente et structurée qui ont abouti à un football offensif et spectaculaire. Les fondations sont solides et notre travail consiste à les optimiser pour sortir des joueurs toujours plus forts.
V. Ponsot : Il y a un élément fondamental, en plus de la qualité des personnes qui travaillent ici, qui est la place qu’occupe la formation dans la stratégie du club de façon globale. C’est un pilier du club depuis très longtemps. Quand le président Aulas
Président @ Ligue féminine de football professionnel • Vice-président délégué @ Fédération Française de Football (FFF)
• Officier de la Légion d’honneur (2017)
• Officier de l’Ordre National du…
est arrivé au club en 1987, il a mis la formation au centre de son projet et c’est ce qui guide tout le reste.
Gérard Houllier
• Décédé le 14/12/2020
Carrière d’entraîneur :
• Le Touquet (07/1973 - 06/1976)
• Noeux-les-Mines (07/1976 - 06/1982)
• RC Lens (07/1982 - 06/1985)
• Paris Saint-Germain (07/1985 …
disait que pour être performant sur la formation, il fallait réunir quatre éléments : un recrutement de qualité, des infrastructures de qualité, un encadrement de qualité, et le fait de faire jouer les jeunes en équipe première. Pour disposer de ces quatre éléments, il n’y a pas d’autres choix que de faire de la formation un pilier de la stratégie.
Concernant la qualité de notre recrutement, celui-ci est régional à 75 % et c’est ce qui fait notre force. On met des moyens avec 14 recruteurs sur les jeunes, contre quatre chez les pros. Le bassin de population de la région nous permet de faire cela.
La qualité des infrastructures se traduit par les moyens importants que le club a donné avec un centre de formation tout neuf quand nous avons emménagé à Meyzieu (Rhône).
Notre recrutement est régional à 75 % et c’est ce qui fait notre force »S’agissant de la qualité de l’encadrement, je repense au moment où Rémi Garde a pris la direction du centre de formation en 2011. Le club connaissait des difficultés financières avec des réductions de budget un peu partout, sauf celui de la formation que nous avons augmenté. Rémi Garde nous avait dit que si nous voulions bien former et mieux former, il fallait doubler le nombre de postes d’éducateurs. Nous l’avons fait justement parce que la formation était alors déjà un pilier de notre stratégie.
Avant de recruter à l’extérieur, on regarde toujours le centre de formation »Enfin, sur le fait de faire jouer les jeunes, il y a des clubs qui forment très bien, mais qui ne leur donnent pas de place. Quand le niveau d’exigence est très élevé et qu’il faut se qualifier pour la Ligue des champions tous les ans, ce n’est pas forcément facile, mais il faut essayer de trouver le bon équilibre. A l’OL, nous pensons systématiquement à ça. Avant de recruter à l’extérieur, on regarde toujours le centre de formation en essayant d’évaluer quand tel joueur sera prêt pour intégrer le groupe professionnel et atteindra un certain niveau de performance.
On imagine que l’aspect financier entre aussi en ligne de compte pour convaincre les jeunes de rejoindre l’académie OL… A moins que votre savoir-faire ne suffise et s’impose aux familles et entourages des joueurs ?
V. Ponsot : Je pense que cela a suffi à une époque mais que ce n’est plus le cas aujourd’hui bien sûr. En revanche, c’est un avantage qu’on a par rapport à nos concurrents.
Sur un recrutement national, avec des joueurs qui n’ont pas d’attache avec l’OL ou le territoire, c’est plus complexe »J.-F. Vulliez : Sur le recrutement local des plus jeunes, quand nous sommes en concurrence avec d’autres clubs, les joueurs adhèrent généralement au projet du club parce qu’ils sont venus au stade, leurs familles aussi, etc. Cela suffit la plupart du temps. Sur un recrutement national avec des joueurs dont les familles n’ont pas d’attache avec l’OL ou le territoire, c’est plus complexe.
La crise économique que vit actuellement le football français rend-il encore plus nécessaire le fait de former ses propres talents ?
La crise confirme nos convictions »V. Ponsot : Nous sommes convaincus de notre modèle et cela ne date pas d’hier. La crise confirme en fait nos convictions. Après, comme le président Aulas l’a très bien dit dans son entretien à L’Équipe, il ne faut pas que cette crise dure trop longtemps. Mais nous sommes certains que notre modèle, basé sur la formation, l’entertainment, le stade et les infrastructures, est le bon.
OL Groupe va afficher des pertes importantes au titre de l’exercice 2020-21, hors transferts. Cela met-il une pression particulière sur la direction sportive pour vendre des joueurs lors du prochain mercato afin d’équilibre les comptes, notamment en l’absence de qualification pour la Ligue des champions ?
V. Ponsot : La crise liée au Covid existe depuis mars 2020 et elle a été très forte pour nous parce que la LFP Ligue de Football Professionnel, association qui gère les compétitions professionnelles françaises (Ligue 1 Uber Eats, Ligue 2 BKT) a décidé d’arrêter le championnat. Cela a eu beaucoup de conséquences avec un stade, l’une des bases de notre modèle, vide, mais aussi l’absence de compétitions européennes et l’obligation, pour la Ligue, de contracter un PGE (prêt garanti par l’État) de 240 M€ afin de combler la perte des droits TV.
Nous avons les moyens de travailler malgré le contexte économique »
Cette question-là s’est donc vraiment posée à l’été 2020. Et c’est dans un moment comme celui-là qu’on mesure la chance de travailler à l’OL car malgré la situation et les pertes annoncées, le président et le conseil d’administration ont pris les choses en main en nous disant que la priorité était l’ambition sportive, que le projet allait se poursuivre tel qu’il était. Nous avons donc eu les moyens de travailler malgré le contexte économique.
Nous bénéficions d’un cadre de travail plus favorable que dans bien d’autres clubs »La pression existe toujours parce que nous sommes dans le football et que la remise en cause est permanente. Mais nous bénéficions d’un cadre de travail plus favorable que dans bien d’autres clubs. Même s’il serait évidemment préférable qu’il y ait la Ligue des champions en fin de saison.
Parcours
Secrétaire adjoint
Directeur général Football
Directeur général d’OL Féminin
Directeur général adjoint(RH, juridique, RSE et administration sportive
Fiche n° 1738, créée le 11/02/2014 à 15:59 - MàJ le 23/10/2023 à 10:26
Jean-François Vulliez
Directeur du centre de formation @ Olympique Lyonnais (OL)
Consulter la fiche dans l‘annuaire
Parcours
Directeur du centre de formation
Responsable de la préformation
Cadre technique fédéral
Fiche n° 39245, créée le 17/04/2020 à 17:36 - MàJ le 17/04/2020 à 17:42
Olympique Lyonnais (OL)
Activité : club professionnel français (sections masculine et féminine)
Partenaires premium :
• adidas (équipementier), 2010-2029 (11 M€ par an sur 2020-2025)
• Fly Emirates (compagnie aérienne) : sponsor maillot principal et d’entraînement, 2020-2025
Partenaires majeurs, équipe masculine :
• Staffmatch (intérim) : sponsor short, 2023-2026
• Groupama Rhône-Alpes Auvergne (assurances)
• MG Motor (automobile) : sponsor manche, 2021-2027
• Aushopping (centre commercial)
Partenaires officiels, équipe masculine :
• ComAve (e-commerce)
• Betclic (paris sportifs) : 2023-2026
• Free (télécommunications) : depuis 2024-25
• Stanley (outillage) : en 2024-25
Fournisseurs officiels, équipe masculine :
• Chapoutier (vins)
• Izac (prêt-à-porter) : habilleur officiel, 2022-2024
• Coca-Cola (boissons), partenaire fondateur Parc OL
• Pernod Ricard (vins et spiritueux)
• McDonald’s (restauration rapide) : 2015-2027
• Caisse d’Épargne Rhône Alpes (banque) : depuis 2012-13, jusqu’en 2022-23
• EA Sports FC (éditeur de jeux vidéo) : depuis 2005-06
• 123 Pare Brise (pare-brise) : 2022-2025
• Driveco (bornes de recharge pour véhicules éléctriques)
• Mascot (vêtements de travail)
• Sorare (fantasy league)
Horloger joallier officiel :
• Maier
Radio officielle :
• Radio Scoop
Partenaires premium, équipe féminine :
• adidas (équipementier)
• Mastercard (solutions de paiement) : sponsor maillot principal en D1 Arkema depuis 2020-21
Partenaires majeurs, équipe féminine :
• Stal Participations (travaux publics) : depuis 2019
• bymycar.fr (automobile)
• Vicat (matériaux de construction) : sponsor dos de maillot, jusqu’en 2029-30
• Idéal Pneu (pneumatiques) : depuis 2021-22, sponsor pocket pour 2022-2026
• Keolis (transport public)
• SOS Malus (assurance conducteur)
• DataSolution (agence) : sponsor dos de maillot, 2023-2026
Partenaires officiels, équipe féminine :
• EA Sports FC (jeu vidéo)
• McDonald’s (restauration rapide) : depuis 2015
• Herbalife (nutrition), depuis 2019-20
• Crédit Agricole Centre Est (banque)
• Sorare (fantasy league)
• Maier (joailler)
Équipementier de l’OL Academy :
• adidas
Partenaires majeurs OL Academy (centre de formation) :
• Clairefontaine (papeterie) : sponsor maillot principal
• alila (promoteur immobilier)
Partenaire officiel Groupama OL Academy :
• Groupe IGS (formation)
Groupama OL Training Center (centre d’entraînement) :
• Groupama Rhône-Alpes Auvergne (assurances) : nameur
Nameur stade :
• Groupama Rhône-Alpes Auvergne (assurances) : Groupama Stadium, 2017-2025, entre 5 et 7 M€ par saison
Agence marketing exclusive :
• Sportfive : 1997-2029
Catégorie : Clubs Professionnels
Adresse du siège
10 avenue Simone Veil69150 Décines-Charpieu France
Consulter la fiche dans l‘annuaire
Fiche n° 1148, créée le 06/02/2014 à 18:33 - MàJ le 21/11/2024 à 15:42
© News Tank Football - 2024 - Code de la propriété intellectuelle : « La contrefaçon (...) est punie de trois ans d'emprisonnement et de 300 000 euros d'amende. Est (...) un délit de contrefaçon toute reproduction, représentation ou diffusion, par quelque moyen que ce soit, d'une oeuvre de l'esprit en violation des droits de l'auteur. »