Think Football 2019 : « Pour une Coupe du monde féminine populaire et festive » (Laura Georges, FFF)
« La Coupe du monde féminine 2019
Organisée en France, du 07/06 au 07/07/2019, dans neuf villes : Grenoble, Le Havre, Lyon, Montpellier, Nice, Paris (Parc des Princes), Reims, Rennes et Valenciennes.
en France doit être populaire et festive. Pour que cette compétition soit belle, il faut que nos stades soient remplis. Pour cette raison, une réflexion a été menée afin que les billets soient accessibles à tous », explique à News Tank Laura Georges, secrétaire générale de la FFF
Fédération Française de Football
, le 28/01/2019.
L’ancienne internationale française aux 188 sélections est l’ambassadrice de la troisième édition de Think Football, l’événement organisé par News Tank, à l’INSEEC U. Sport (Campus Eiffel, 10 rue Sextius Michel, Paris XVe arrondissement), le jeudi 07/02/2019. A ce titre, c’est elle qui ouvrira les travaux, après l’intervention de Fatma Samoura, secrétaire générale de la FIFA
Fédération Internationale de Football Association
et invitée d’honneur de Think Football 2019
Troisième édition de la Journée de conférences, de rencontres et de réflexion organisée par News Tank, à l’INSEEC U. Sport (Campus Eiffel, 10 rue Sextius Michel, Paris XVe arrondissement), le jeudi…
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A la FFF, « j’ai une mission qui est le développement et la promotion de l’arbitrage féminin. C’est un dossier qui doit avancer, c’est pour moi un gros objectif. J’ai aussi un rôle d’ambassadrice auprès du comité d’organisation locale de la Coupe du monde féminine 2019, ainsi qu’un rôle de représentation du président (Noël Le Graët) sur certains dossiers », explique Laura Georges qui répond aux questions de News Tank.
Think Football 2019 Troisième édition de la Journée de conférences, de rencontres et de réflexion organisée par News Tank, à l’INSEEC U. Sport (Campus Eiffel, 10 rue Sextius Michel, Paris XVe arrondissement), le jeudi… : pour s’inscrire, cliquez ici
Think Football 2019 Troisième édition de la Journée de conférences, de rencontres et de réflexion organisée par News Tank, à l’INSEEC U. Sport (Campus Eiffel, 10 rue Sextius Michel, Paris XVe arrondissement), le jeudi… : pour retrouver le programme, cliquez ici
Laura Georges
Secrétaire Générale @ Fédération Française de Football (FFF)
• Défenseure au Paris Saint-Germain (2003-2004), au Boston College Eagles (Massachusetts, États-Unis, 2004-2007), à l’Olympique Lyonnais (2007-2013), au Paris Saint-Germain (2013-janvier 2018) et au Bayern Munich (Allemagne, janvier-mai 2018).
• 188 sélections en équipe de France féminine A du 26/09/2001 au 07/03/2018 (7 buts).
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Secrétaire Générale
Fiche n° 21952, créée le 18/03/2017 à 15:09 - MàJ le 13/11/2024 à 11:57
- Comment êtes-vous devenue membre du comité exécutif et secrétaire générale de la FFF Fédération Française de Football à 32 ans, le 18/03/2017, alors que vous étiez encore joueuse en activité ?
Noël Le Graët (président de la FFF Fédération Française de Football ) m’a dit : « Je souhaiterais que tu fasses partie de mon comité exécutif, que tu puisses donner ton avis, faire partager ton regard. Je sais que tu es quelqu’un qui défend des positions et qui n’a pas peur de dire les choses. »
Le soir-même, après réflexion et après avoir vu avec mes proches, je lui ai dit oui, que je serais ravi d’intégrer son comité exécutif.
- Et secrétaire générale, saviez-vous à quoi correspondait exactement cette fonction au sein de la Fédération ?
Dans l’organisation de la Fédération, il ne s’agit pas de gérer la partie stratégique et commerciale, mais de pouvoir communiquer sur les projets menés par la FFF Fédération Française de Football et quand on est membre du comité exécutif, il s’agit aussi de mener à bien des missions bien particulières.
Je crois que j’ai pas mal de choses à apporter »Je me suis dit que j’étais quelqu’un qui aimait s’engager. J’ai donc accepté en me disant que j’allais donner ce que je sais et qui je suis. Je crois que j’ai pas mal de choses à apporter, avec mon expérience en tant que joueuse, mais également avec ce que j’ai appris à travers mes études et les projets que j’ai pu mener à côté du football.
- Brigitte Henriques, secrétaire générale lors du mandat précédent et vice-présidente de la FFF Fédération Française de Football depuis le 18/03/2017, vous a-t-elle beaucoup parlé ?
Brigitte, est mon mentor à la Fédération. Je la vois, on échange régulièrement par rapport à certaines décisions, à certains projets… Elle m’oriente et me conseille. Je discute pas mal avec elle. Après, je sollicite les gens en fonction de leurs responsabilités à l’intérieur de la Fédération et il y a aussi ceux que j’ai pu connaître en étant joueuse : tout cela m’aide énormément. Je consulte également le président…
- Vous avez vécu des années 2017 et 2018 extrêmement riches, avec votre élection, le cumul joueuse-secrétaire générale, vos six mois au Bayern, puis la fin de votre carrière et ce poste de n° 3 dans l’ordre protocolaire à la FFF Fédération Française de Football …
Je n’ai pas à prendre de décisions stratégiques ou commerciales. J’arrive dans une administration qui est déjà bien huilée. Après, j’ai une mission qui est le développement et la promotion de l’arbitrage féminin. C’est un dossier qui doit avancer, c’est pour moi un gros objectif, qui me demande beaucoup de temps et qui me tient à cœur. J’ai aussi un rôle d’ambassadrice auprès du comité d’organisation locale de la Coupe du monde féminine 2019, ainsi qu’un rôle de représentation du président sur certains dossiers. C’est ainsi qu’on a signé une convention qui nous lie avec le Costa-Rica, pour aider ce pays à développer le football féminin, pour jouer un rôle de conseil auprès de ses staffs d’entraîneurs et pour le développement de l’arbitrage.
- Vous êtes donc chargée de l’arbitrage féminin au sein de la FFF Fédération Française de Football .
Chez les garçons, il y a une baisse de 9 % du nombre d’arbitres et chez les filles, une augmentation de 4,5 % : on est donc dans une phase positive, côté féminin, mais on ne peut pas s’en contenter car il y a une arbitre pour 144 joueuses alors qu’il y a un arbitre homme pour 67 joueurs. Nous avons besoin de beaucoup plus d’arbitres féminines pour nos rencontres féminines, car nous avons de plus en plus de compétitions. Pour avoir une meilleure élite, nous avons besoin d’une base plus élargie. Aujourd’hui, nous avons 867 arbitres féminines, l’objectif est d’atteindre les 1 500 à l’horizon 2021.
- Comment faire ?
Nous allons mettre en place un plan de professionnalisation dès septembre 2019, mais également un plan d’accompagnement pour nos Ligues et nos Districts. En ce qui concerne le plan de professionnalisation, nous allons offrir de meilleurs conditions à notre élite pour que des jeunes filles puissent se dire : « Peut-être que je peux faire carrière… » J’ai fait une enquête auprès des 150 joueuses de nos pôles de formation en leur demandant ce qui pourrait les amener à l’arbitrage. Elles répondent :
1.- avoir des responsabilités.
2.- rester dans le football.
3.- gagner sa vie.
On ne fait donc pas de l’arbitrage juste pour s’amuser, on peut aussi faire carrière, arbitrer des joueurs ou des joueuses de haut niveau. Il faut donc offrir des perspectives de carrière.
La Fédération va également donner une réelle vision harmonisée pour que Ligues et Districts aient moins de travail et disposent des outils nécessaires pour développer l’arbitrage.
FFF : plan de professionnalisation de l’arbitrage féminin à partir de 2019-20
• « La FFF lance un plan de professionnalisation des arbitres féminines d’élite destiné à construire un arbitrage féminin de référence internationale. Il entrera en action à partir de la saison 2019-20 », a annoncé la Fédération française, le 18/01/2019.
• « Ce plan, qui sera déployé en différentes phases, prévoit une accentuation des moyens humains et matériels mis à la disposition des officielles féminines, un renforcement de leur préparation, ainsi qu’une évolution du dispositif d’indemnisation, afin de leur assurer les meilleures conditions d’exercice de l’arbitrage », ajoute la FFF.
• Au sein du comité exécutif de la Fédération, c’est Laura Georges, secrétaire générale, qui est chargée de ce dossier dont les objectifs sont de « renforcer l’expertise des arbitres féminines, d’assurer une performance de haut niveau et de construire un arbitrage féminin faisant référence sur le plan international. »
Ensuite, il faut compter sur des référents clubs, mais également des tuteurs disponibles pour nos arbitres. La complexité est de garder nos arbitres. Lors de leur première saison, nos arbitres sont accompagnées au minimum sur trois matches, mais il va falloir des gens pour les accompagner sur la durée. Il faut également que les arbitres soient au cœur des clubs, qu’ils puissent intervenir auprès des jeunes, alors que souvent, quand on est dans un club, on ne sait pas qui sont les arbitres affilié(e)s.
Amener l’arbitrage dans les écoles »Un des autres objectifs que nous nous sommes donnés, c’est d’amener l’arbitrage dans les écoles. Dans le plan sur le football à l’école, on intègre un volet arbitrage. On ne l’impose pas, mais on y travaille, pour que les enseignants puissent adhérer à ce projet. Au-delà de l’arbitrage et du football, il s’agit de donner des responsabilités à nos jeunes, de leur donner un rôle de décideur et d’incarner l’autorité. Le respect des règles est un facteur de socialisation pour nos jeunes.
- Ce développement de l’arbitrage féminin constitue donc un gros chantier pour vous ?
C’est un gros chantier, car l’arbitrage n’est pas l’activité à laquelle on pense lorsque l’on parle de football. Les jeunes filles ont aujourd’hui essentiellement une représentation des joueuses. Il faut donc promouvoir l’arbitrage et le mettre en valeur. Il a beaucoup à apporter aux différents acteurs du football : éducateurs, dirigeants et joueurs.
- Votre autre dossier, c’est la promotion de la Coupe du monde féminine 2019 Organisée en France, du 07/06 au 07/07/2019, dans neuf villes : Grenoble, Le Havre, Lyon, Montpellier, Nice, Paris (Parc des Princes), Reims, Rennes et Valenciennes. . Quelles images conservez-vous du tirage au sort de la phase finale organisée à la Seine Musicale, le 08/12/2018 ?
Cette cérémonie m’a fait plaisir, elle était originale et atypique avec de belles performances. Il y avait notamment de belles personnalités du football avec les FIFA Legends, qui vont accompagner notre Coupe du monde. C’est la première fois que la Fédération Internationale proposera un dispositif avec ces gloires du football mondial. Du côté du comité d’organisation, la billetterie marche très bien. J’espère que nous verrons le maximum de stades pleins.
Coupe du monde féminine 2019 : résumé vidéo du tirage au sort, le 08/12/2018 (en cliquant ici)
- Un des objectifs est effectivement de remplir les stades lors de ce tournoi ?
Cette compétition doit être populaire et festive. Pour que cette Coupe du monde soit belle, il faut que nos stades soient remplis. Pour cette raison, une réflexion a été menée pour que les billets soient accessibles à tous.
- En matière d’héritage de cette Coupe du monde 2019, quels en sont les éléments essentiels ?
Après la victoire des Bleus en Russie en 2018, on a enregistré une augmentation de 15 % des licenciées féminines. Donc, le premier élément de l’héritage, c’est d’avoir beaucoup plus de joueuses dans nos clubs. On espère avoir beaucoup plus d’éducatrices, de femmes arbitres, dirigeantes, bénévoles… C’est pour cela que la FFF Fédération Française de Football , via le FAFA Fonds d’Aide au Football Amateur , va accompagner les clubs dans leur structuration, au niveau de leurs équipements et des formations de leurs dirigeants, éducatrices et arbitres. Par exemple, en cette année de Coupe du monde, la formation à l’arbitrage pour les femmes et jeunes filles est gratuite.
- Les clubs féminins de l’élite sont-ils associés ?
Il y a eu des réunions avec les équipes de D1 et de D2 pour les informer et les inciter à participer. Tous les licencié(e)s ont une remise de 15 % sur les billets de la Coupe du monde. Il y a également une action en direction des clubs professionnels.
- La Coupe du monde féminine 2019 va-t-elle favoriser la naissance d’un championnat féminin professionnel ?
Je vous rappelle que Canal + diffuse la D1 féminine en multiplex, c’est un signe fort. L’objectif, c’est d’inciter les dirigeants à investir dans le football féminin. Certains sont déjà convaincus. Le Stade Malherbe Caen, par exemple, va s’y mettre. Il travaille pour construire à partir de la base, sans se rattacher à un club féminin existant. La section féminine devrait voir le jour en 2019.
- Certains dirigeants, comme Jean-Michel Aulas à Lyon ou Louis Nicollin à Montpellier ont été des précurseurs…
Louis Nicollin y a cru, il a salarié deux ou trois joueuses qui avaient du talent, il a décidé d’y mettre des moyens pour qu’elles apportent à l’équipe de Montpellier qui a ensuite été championne de France (en 2003-04 et 2004-05).
A l’OL, beaucoup d’argent a été investi, mais il y a un retour sur investissement »Jean-Michel Aulas a également investi dans le football féminin en donnant les moyens financiers, humains et les structures pour développer la section féminine du club. Les résultats ne sont pas venus tout de suite. A mes débuts dans le club, nous avions du mal à nous qualifier pour la finale de la Ligue des champions féminine, nous avons beaucoup buté sur la demi-finale, mais après, la machine était lancée et aujourd’hui, il y a des sponsors spécifiques pour l’équipe féminine, beaucoup d’argent a été investi, mais il y a un retour sur investissement. En tout cas, les retours au niveau de l’image sont impressionnants. L’équipe féminine de l’OL, c’est le top mondial (vainqueur des 12 dernières éditions du Championnat de France et des trois dernières Ligue des champions) ! Tout le monde reconnaît le travail qui a été réalisé. Si cet exemple peut inspirer d’autres dirigeants…
- Vous avez joué aux États-Unis ainsi qu’en Allemagne. De quoi doit s’inspirer le football féminin français pour progresser ?
Le football féminin français n’a rien à envier aux autres. Les stades français sont bien remplis, comparés aux allemands. J’ai été un peu déçue en Allemagne, j’ai trouvé le championnat amateur. J’ai refait des six heures de bus pour aller jouer un match, j’ai disputé des rencontres avec des mains courantes au bord du terrain… L’Olympique Lyonnais possède la meilleure équipe au monde, on a vendu nos droits TV à Canal+ pour cinq ans, nous sommes sur la bonne pente !
Ah, si on pouvait avoir un vrai championnat universitaire de haut niveau… »Si on devait prendre quelque chose aux États-Unis, ce serait l’engouement pour le sport au niveau scolaire, universitaire. Mais cela signifierait changer de modèle, avoir des infrastructures développées dans les universités, etc. Ah, si on pouvait avoir un vrai championnat universitaire de haut niveau… Cela permettrait à nos joueuses de faire un choix entre le football d’élite et la poursuite des études. Pour rappel, aux États-Unis, c’est une loi qui a contraint les universités à investir en faveur du sport féminin.
- Dernier point : serez-vous de nouveau candidate au comité exécutif de la Fédération française, fin 2020 ?
C’est encore loin. Je me concentre avant tout sur mes missions lors de ce mandat. Le suivant, je n’y pense pas.
- Dans 10 ans, serez-vous encore à la FFF Fédération Française de Football ?
Je ne sais pas. Je pense que je continuerai à faire partager ce que je suis, hors des terrains.
- Dans le football ?
Sans doute, au moins en partie. Dans le sport, en tout cas, je pense.
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