Demandez votre abonnement gratuit d'un mois !

Think Sport : « Les fonds américains vont continuer à acquérir des clubs européens » (A. de Rauglaudre)

Paris - Actualité n°340434 - Publié le
©  Seb Lascoux
Achille de Rauglaudre lors de Think Sport le 03/10/2024 - ©  Seb Lascoux

« La valorisation actuelle des clubs de football du Top 30 européen est au même niveau que celle des franchises de sports US il y a 10-12 ans, et chaque année les courbes d’évolution se suivent avec le même écart. Les investisseurs américains se disent donc qu’ils ont l’opportunité d’acquérir des clubs à trois, quatre ou cinq fois les revenus qui seront demain valorisés à sept, huit ou neuf fois ces revenus. L’arrivée de capitaux américains dans les grands clubs est donc une tendance qui devrait se poursuivre », déclare Achille de Rauglaudre Chief of staff to the owners @ FC Versailles (FCV) • Sports investor & advisor @ SportsInvest Advisory
, conseiller en investissement dans le sport via SportsInvest Advisory, à l’occasion du Think Sport, le 03/10/2024.

« Les investissements étrangers dans le football européen », tel est le thème sur lequel Achille de Rauglaudre s’exprime à l’occasion de la huitième édition de l’événement annuel organisé par News Tank à l’Hôtel des Invalides (Paris 7e).

« L’AC Milan (Serie A Enilive Première division italienne de football, 20 clubs (dénomination à partir de 2024-25) ) est aujourd’hui le seul cas d’un club acquis par un fonds américain qui a ensuite été revendu à plus d’un milliard (1,2 milliard d’euros précisément, au profit de RedBird Capital). Elliott avait d’abord pris le contrôle du club en 2018 en convertissant en equity sa créance d’environ 300 M€ (près de 400 M€ au total avec les intérêts) consentie à un investisseur chinois incapable de rembourser sa dette. Quand ils sortent en 2022 après avoir effectué un énorme travail sur le plan commercial et sportif - le club a même remporté un Scudetto -, c’est à un montant trois fois plus important que celui investi au départ, en moins de quatre ans et en prêtant même de l’argent à RedBird pour financer l’acquisition », rappelle-t-il.

« Les valorisations des grands clubs européens restent inférieures de 30 ou 40 % par rapport à celles des franchises américaines » (A. de Rauglaudre, SportsInvest Advisory)

Achille de Rauglaudre lors de Think Sport le 03/10/2024 - ©  NTS
• Les 30 plus grands clubs européens ressemblent déjà beaucoup à des franchises américaines de NFL National Football League, Ligue professionnelle US de football américain , de NBA National Basketball Association, Ligue professionnelle nord-américaine de basketball. ou de MLB Major League Baseball, Ligue professionnelle de baseball nord-américaine (USA-CAN) . Leurs valorisations ont beaucoup augmenté ces dernières années mais elles restent inférieures de 30 ou 40 % par rapport à celles des franchises US. Or les clubs et les ligues sont valorisés en multiples de revenus. Les revenus sont relativement comparables et l’écart vient surtout de multiples inférieurs. Les investisseurs américains identifient un futur effet de rattrapage. Les clubs européens sont valorisés entre trois, quatre ou cinq fois les revenus, tandis que les franchises de NFL ou de baseball le sont à au moins sept ou huit fois les revenus. La valorisation actuelle des clubs du Top 30 est au même niveau que celle des sports US il y a 10-12 ans, et chaque année les courbes d’évolution se suivent avec le même écart. Ces investisseurs se disent donc qu’ils ont l’opportunité d’acquérir des clubs à trois, quatre ou cinq fois les revenus qui seront demain valorisés à sept, huit ou neuf fois ces revenus. L’arrivée de capitaux américains dans les grands clubs est donc une tendance qui devrait se poursuivre.

• L’AC Milan (Serie A Enilive) est aujourd’hui le seul cas d’un club acquis par un fonds américain qui a ensuite été revendu à plus d’un milliard (1,2 milliard d’euros précisément, au profit de RedBird Capital). Elliott avait d’abord pris le contrôle du club en 2018 en convertissant en equity sa créance d’environ 300 M€ (près de 400 M€ au total avec les intérêts) consentie à un investisseur chinois incapable de rembourser sa dette. Quand ils sortent en 2022 après avoir effectué un énorme travail sur le plan commercial et sportif - le club a même remporté un scudetto -, c’est à un montant trois fois plus important que celui investi au départ, en moins de quatre ans et en prêtant même de l’argent à RedBird pour financer l’acquisition.

• Le cas du Liverpool FC (Premier League Ligue professionnelle qui gère la Premier League, la 1ère division professionnelle anglaise (20 clubs). ) est différent puisque le propriétaire Fenway Sports Group, qui détient d’autres actifs dans les sports américains et les médias, a lui cédé des parts minoritaires de cette société mère, pas de Liverpool directement, ce qui lui permet quand même de faire fructifier son investissement dans le club. Dans la même logique, City Football Group, propriétaire de Manchester City FC (Premier League), a fait rentrer un fonds chinois et un des plus gros fonds de private equity américain (Silver Lake) dans son capital. Cela lui permet de rentrer dans ses investissements initiaux.

« L’opération que la LFP a réalisée avec CVC est un très mauvais deal pour le football français »

LFP Media - ©  LFP
• Le fait qu’une ligue comme LALIGA Ligue espagnole de football professionnel, nouvelle appellation avec les six lettres en majuscule depuis 2023-24 ou la LFP Ligue de Football Professionnel, association qui gère les compétitions professionnelles françaises (Ligue 1 Uber Eats, Ligue 2 BKT) fasse figurer un fonds comme CVC au capital de sa société commerciale n’a pas d’effet repoussoir pour un investisseur potentiel qui souhaiterait acquérir un club dans le championnat en question, bien au contraire. C’est plutôt rassurant de voir que CVC est susceptible d’apporter un peu de sophistication business et financière à des structures qui en ont besoin. En revanche, pour fonctionner et créer de la confiance, de tels investissements doivent financer des projets à long terme dans les clubs (infrastructures, centre de formation, développement d’une plateforme de marque, etc.). En France, le milliard et demi de CVC est parti presque intégralement dans le remboursement de dettes, de PGE Prêt garanti par l’État , et pour éponger des déficits liés au Covid et au fiasco Mediapro. La deuxième condition, c’est que l’investisseur apporte de la smart money : des compétences et expertises stratégiques sur le développement des droits médias, des droits commerciaux, etc. Sur le deal LFP, et dans une moindre mesure dans celui de LALIGA, ces deux conditions n’ont pas été remplies. L’opération que la LFP a réalisée avec CVC est un très mauvais deal pour le football français.

Achille de Rauglaudre, conseiller en investissement dans le sport via SportsInvest Advisory

Achille de Rauglaudre


Consulter la fiche dans l‘annuaire

Parcours

FC Versailles (FCV)
Chief of staff to the owners
SportsInvest Advisory
Sports investor & advisor
Argos Wityu
Private equity senior associate

Fiche n° 52279, créée le 11/09/2024 à 16:29 - MàJ le 09/10/2024 à 16:10

©  Seb Lascoux
Achille de Rauglaudre lors de Think Sport le 03/10/2024 - ©  Seb Lascoux