« Nous n’en sommes plus, aujourd’hui, au démarrage de l’esport. Le phénomène s’implante partout, mais sa visibilité n’est pas encore à la hauteur au niveau sociétal. Cela viendra, grâce aux marques qui investiront, à des équipes comme la Karmine CorpActivité : organisation esportCréation : 2020Siège social : ParisPrésident fondateur : Kamel « Kameto » KebirCo-fondadeur : Amine « Prime » MekriCEO : Arthur PerticozSalle : Arènes de l’Agora (3 042…
qui aident à diffuser l’esport auprès du grand public », déclare Claude KoestnerDirecteur général délégué @ CIC , directeur général délégué du CIC, le 03/10/2024.
Claude Koestner s’exprime lors de la table ronde « Entreprendre à travers l’esport » organisée lors de la huitième édition de l’événement Think Sport, à l’Hôtel des Invalides (Paris). Le dirigeant intervient aux côtés d’Arthur PerticozCEO @ Karmine Corp (KCorp) , CEO de la Karmine Corp, et François GandolfiCo-Founder and Managing Director @ Agence SEVEN by You First Sports , co-fondateur et directeur associé de l’agence SEVEN. Le CIC est partenaire majeur de la Karmine Corps depuis 2024, dans le cadre d’un partenariat passé par l’intermédiaire de l’agence SEVEN.
« La Karmine Corp est un club au croisement de l’esport et de la culture gaming, ainsi que du divertissement. Notre rôle n’est pas seulement de gagner des trophées : nous passons 365 jours par an à créer du contenu. Notre principal concurrent, c’est Netflix. La réalité, c’est que la solidité du secteur est impressionnante, car cela fait 20 ans qu’il y a de plus en plus de marques. 90 % des sponsors de la Karmine Corp restent l’année d’après, un chiffre qui n’existe pas dans l’univers du football. Parce que nous travaillons bien avec les marques sur leur arrivée, leur ancrage, leurs objectifs », indique Arthur Perticoz.
« En ajoutant la Karmine Corp à la plateforme de partenariats du CIC, nous créons tout simplement l’une des plateformes esport les plus puissantes en France. La LFL
La Ligue Française League Of Legends
est le premier championnat français et la Karmine Corp le premier club dans le pays. En matière d’images, le positionnement est très établi. Le territoire de marque du CIC, c’est la banque qui aide les entrepreneurs à se lancer, à se développer. Notre but était donc de prolonger ce territoire de marque dans cet écosystème. L’esport présentait énormément d’opportunités », ajoute François Gandolfi.
« Notre partenariat a rapidement pris, que ce soit en interne ou en externe » (C. Koestner, CIC)
• « L’esport était un secteur en très forte progression à l’époque où nous nous y sommes intéressés en 2017. Nous étions d’ailleurs la seule entreprise du secteur financier à le faire.
• Nous avons eu la chance de pouvoir nous appuyer sur le démarrage de League of Legends en France. Notre partenariat a rapidement pris, que ce soit en interne ou en externe. Au fur et à mesure, le dispositif a grandi et s’est complété via notre partenariat avec la Karmine Corp, qui nous a permis de passer un nouveau cap. Ce qui nous a intéressé, c’est qu’il ne s’agit pas seulement d’une équipe d’esport : c’est une véritable entreprise.
• L’entrepreneuriat est au cœur de notre ADN. Quand nous avons démarré, nous avons tout d’abord lancé un appel à projets à destination des entreprises innovantes dans le secteur de l’esport. Dans le cadre de ce dispositif, les ”CIC Esport Makers Awards”, nous recevions chaque année entre 20 et 40 candidatures.
• Nous aidions ensuite les lauréats de cet appel à projets à se développer, dans des activités très variées : nous avons accompagné des kinésithérapeutes spécialisés dans les pathologies fréquentes chez les joueurs d’esport, des sociétés d’agents de joueurs, etc.
• Ce dispositif a été transformé il y a deux ans. Nous organisons désormais les ”CIC Esport Days”, un rendez-vous annuel de deux jours pour réunir les professionnels de l’esport, avec toujours le regard tourné vers l’économie du secteur et l’entrepreneuriat. Nous sommes en train d’installer ce rendez-vous afin de contribuer à l’avancée du secteur. »
« Avec notre partenariat sur la LFL, nous avons très vite rencontré une notoriété que nous n’attendions pas, bien au-delà de la cible attendue »
• « Lorsque nous nous sommes intéressés à l’esport, nous imaginions toucher une cible de jeunes actifs, qui intéresse toutes les banques et tout particulièrement le CIC. Nous sommes entrés dans l’esport via League of Legends, qui disposait d’une très forte communauté, donc nous avons très vite rencontré une notoriété que nous n’attendions pas, bien au-delà de la cible attendue.
• En interne, un nombre inédit de collaborateurs, issus de toutes régions, de tous métiers et de tous âges, m’ont contacté à la suite de ce partenariat. Nous n’avions pas anticipé qu’autant de personnes seraient intéressées en interne. Avec la Karmine Corp, nous avons atteint un niveau d’enthousiasme encore plus fort. Une fois sur deux, quand je rencontre des dirigeants d’entreprises dans le cadre professionnel, on me parle d’esport et de Kameto. »
« Le succès rencontré par les quelques entreprises, à l’instar du CIC, qui se sont engagées dans le secteur de l’esport, montrera la voie et incitera d’autres marques à faire de même »
• « Tous les ans, nous réalisons l’Observatoire CIC Esport pour observer sa diffusion dans la société. Aujourd’hui, nous pouvons le dire : l’esport n’est pas un effet de mode et parle à des individus issus de toutes les classes socioprofessionnelles, de toutes les tranches d’âge, des hommes comme des femmes.
• Dans une entreprise traditionnelle, l’acculturation n’est pas toujours facile. Cependant, les chiffres parlent d’eux-mêmes, nous nous sommes laissé convaincre et nous ne le regrettons pas. Le succès rencontré par les quelques entreprises, à l’instar du CIC, qui se sont engagées dans le secteur de l’esport, montrera la voie et incitera d’autres marques à faire de même.
• Nous avons, en interne, une règle non écrite : quand nous signons un partenariat, nous nous engageons généralement pour trois ans. Si nous passons le cap, c’est que nous sommes convaincus que l’accord sera bénéfique pour notre partenaire et qu’au-delà de ces trois ans, nous poursuivrons certainement à leurs côtés. »
« 80 % des personnes interrogées dans le cadre de l’Observatoire CIC Esport connaissent l’esport, et 20 % en consomment »
• « Le secteur de l’esport est en plein développement. 80 % des personnes interrogées dans le cadre de l’Observatoire CIC Esport connaissent l’esport, et 20 % en consomment. En outre, 87 % des répondants pensent qu’il s’agit d’un secteur pérenne.
• Nous n’en sommes plus, aujourd’hui, au démarrage de l’esport. Le phénomène s’implante partout, mais sa visibilité n’est pas encore à la hauteur au niveau sociétal : c’est ce reflet qui manque. Cela viendra, grâce aux marques qui investiront, à des équipes comme la Karmine Corp qui aident à diffuser l’esport auprès du grand public.
• Je n’ai qu’un seul message pour les entrepreneurs qui souhaiteraient investir dans le secteur : il faut oser. »
Claude Koestner, directeur général délégué du CIC
« Si nous étions un club de Ligue 1, nous nous situerions entre la 6e et la 9e place en matière de ventes de maillots » (A. Perticoz, Karmine Corp)
• « La Karmine Corp est un club au croisement de l’esport et de la culture gaming, ainsi que du divertissement. Notre rôle n’est pas seulement de gagner des trophées : nous passons 365 jours par an à créer du contenu. Notre principal concurrent, c’est Netflix.
• La Karmine Corp part de la vision de deux twitchers en langue française, Kameto, premier diffuseur francophone dans le monde, et Prime, spécialisé dans le divertissement et le lifestyle, qui crée du contenu multi-disciplines. Ils se sont réunis avec leurs acolytes pour lancer la Karmine Corp il y a seulement quatre ans (en 2020), mais c’est un projet avec une croissance fulgurante. »
« Nous avons ajouté le fan, la communauté, au cœur du business model des clubs esport »
• « C’est parti d’un amour communautaire de ces créateurs, avec une énorme fanbase demandeuse. La KCorp est présente sur huit ligues dans le monde, diffusée dans toutes les langues, vue par des millions de spectateurs, et nous sommes le premier club en occident à avoir notre propre stade. Nous vendons énormément de maillots : si nous étions un club de Ligue 1, nous nous situerions entre la 6e et la 9e place en matière de merchandising.
• L’esport a eu plusieurs phases et la Karmine est le porte-étendard de son nouveau cycle, à savoir la génération des clubs d’influenceurs ou plutôt de créateurs de contenu. La France dispose également de Solary, extrêmement solide, ou encore Gentle Mates créé par Gotaga et Squeezie, et se place à la pointe de ce domaine. Et cette évolution explique un business model différent de ceux du passé. Avant, c’était le sponsoring, les méga levées de fonds et les prize money.
• Nous avons ajouté le fan, la communauté, au cœur du modèle. Avec un financement indirect par les fans et les sponsors, comme avec le CIC, la vente de merchandising, et les revenus des éditeurs. Historiquement, la billetterie est la source de revenus manquante pour l’esport, d’où le lancement de notre propre enceinte. Quant aux droits TV, il s’agit de revenus très durs à atteindre. Nous voulons également toucher des fans à travers le monde entier, tout en gardant une identité très française.
• Nous avons lancé les événements annuels KCX, avec 26 000 spectateurs espérés à Paris La Défense Arena en novembre 2024 pour notre cinquième édition. Cela lie musique, lifestyle, esport. Le but n’est pas seulement de faire une espèce de super bowl annuel, mais nous avons également des événements aux Arènes d’Évry-Courcouronnes, et visons, à terme, d’augmenter notre nombre d’événements, avec pourquoi pas l’objectif d’en organiser autant que le Paris Saint-Germain.
• Les jeux vidéo appartiennent à des entreprises privées, et nous n’avons pas la liberté de faire ce que nous voulons, sans l’autorisation de l’éditeur. Et dans ce domaine, nous essayons de faire changer la vision de ces derniers. »
« L’angle entrepreneurial est sous-évalué par l’ensemble des marques »
• « Globalement, toutes les entreprises françaises ont des employés qui sont fans de la Karmine Corp et, si ce n’est pas le cas, ce sont leurs enfants. Nous savons donc que tout le monde voudra venir vers nous. Il y a des connaisseurs de l’esport dans 100 % des entreprises en France, même parmi les fans qui ne soutiendraient pas la Karmine Corp.
• L’esport est un secteur entrepreneurial comme les autres, avec des ”hypes” et des moments de doute. Le mot clé c’est la résilience. La réalité, c’est que la solidité du secteur est impressionnante, car cela fait 20 ans qu’il y a de plus en plus de marques. 90 % des sponsors de la Karmine restent l’année d’après, un chiffre qui n’existe pas dans l’univers du football. Parce que nous travaillons bien avec les marques sur leur arrivée, leur ancrage, leurs objectifs.
• L’angle entrepreneurial est sous-évalué par l’ensemble des marques. C’est facile de mettre un logo sur un maillot, mais c’est plus difficile de réfléchir à comment s’ancrer durablement dans le secteur. Et il faut d’un autre côté que les clubs ne mentent pas aux marques sur ce qu’ils peuvent leur apporter ou non. »
« Certains acteurs du sport traditionnel nous envient les ligues fermées : avec plus de sécurité d’existence, un salary cap, une stabilité »
• « Dans le sport, il y a les modèles de ligue ouverte, comme en France et en Europe, et les ligues fermées, comme le modèle américain de la NBA, où il faut acheter la place. Les enchères peuvent monter très haut. En esport, les deux modèles existent, avec des qualités et des défauts. Le secteur est très jeune, mais certains acteurs du sport traditionnel nous envient les ligues fermées : avec plus de sécurité d’existence, un salary cap, une stabilité.
• Tous les acteurs sont les bienvenus et c’est un plaisir de battre les plus grands clubs traditionnels dans notre secteur. Nous attendons de les voir à notre niveau. Mais cela dépend des raisons : si c’est juste pour attirer les jeunes, cela ne marchera jamais. Si c’est pour venir et co-créer un secteur pérenne, c’est positif. Mais le football est-il un secteur pérenne ? Il y a encore un autre modèle, comme le Paris Saint-Germain (Ligue 1 McDonald’s) qui est co-sponsor d’équipes, avec notamment une très forte équipe LoL (PSG Talon) dans la ligue régionale en Asie du sud-est. »
« D’un point de vue légal, l’esport n’existe pas »
• « Une des particularités de la France est de s’auto-bloquer, comme concernant la thématique de la création d’une fédération esport. D’un point de vue légal, l’esport n’existe pas. Des lois régissent l’activité physique, mais l’esport n’étant pas un sport, il n’est pas concerné. Il faut créer une catégorie esport afin qu’une fédération officielle soit possible. Il faut normaliser l’esport, et c’est un sujet à faire peser auprès des institutions.
• Sur les JO de l’esport, c’est une forme de reconnaissance des institutions mondiales, mais cela ouvre de nombreuses problématiques qu’il faudra éclaircir. La difficulté est historique : les JO sont basés sur un modèle avec des comités, reliés à des fédérations. À quelle fédération connecterait-on League of Legends ? Le plus simple serait de le faire avec Rocket League, un jeu dans lequel des voitures marquent des buts. Et comment lier un jeu comme Fortnite où le joueur doit tirer, tuer, et poser des bombes, lors d’un événement historiquement pacifique ? Donc la première question à poser c’est : que sont ces Jeux, quels jeux vidéo sont sélectionnés ? »
Arthur Perticoz, CEO de la Karmine Corp
« Le CIC a montré la voie dans l’esport » (F. Gandolfi, SEVEN)
• « L’agence SEVEN a été créée en 2018. C’est une agence de communication spécialisée à la fois dans le sport et dans l’esport. SEVEN n’est pas une agence de marketing sportif qui s’est développée dans l’esport. L’esport est vraiment dans notre ADN.
• Avant de créer SEVEN, j’étais en charge des partenariats de Paris La Défense Arena. Au moment où cette salle a été créée, on avait forcément des difficultés à attirer des grands noms, des grands artistes, des grands événements sportifs. Nous étions pourtant sollicités par plusieurs organisateurs d’événements esportifs étrangers qui expliquaient pouvoir remplir notre arène de 40 000 places. Cela nous a aussi donné la puce à l’oreille.
• Nous nous sommes intéressés à ce qui se faisait en Europe, notamment dans des pays très proches comme l’Espagne, l’Allemagne. Ce sont des pays qui avaient à ce moment-là un petit peu d’avance par rapport à ce qui se passait en France.
• Il faut souligner que le CIC est historiquement présent dans l’esport et de manière très significative. Et cela notamment avec ce partenariat historique et ce statut unique de partenaire fondateur de la LFL
La Ligue Française League Of Legends
. C’est le premier partenaire de cette compétition. SEVEN a le plaisir d’accompagner le CIC depuis un petit peu plus d’un an. Ce que l’on a voulu apporter à cette stratégie qui était déjà pérenne, efficace et très établie, c’était d’essayer de renforcer encore plus la présence du CIC dans l’esport. »
« Derrière le club esport, il y a la dimension d’entreprise »
• « En ajoutant la Karmine Corp à la plateforme de partenariats du CIC, on crée tout simplement l’une des plateformes de partenariat esport les plus puissantes en France. La LFL est le premier championnat esport en France et la Karmine Corp le premier club dans le pays. En matière d’images, le positionnement est très établi. Cela permet d’asseoir le positionnement de partenaire de référence de l’esport.
• Derrière le club esport, il y a la dimension d’entreprise. Ce n’est pas le club à succès qui nous intéressait mais l’entreprise à succès. Contrairement à d’autres clubs, la Karmine Corp a été créée par deux associés. C’est cette facette de la structure, là aussi, qui nous intéressait. L’ADN du CIC est d’accompagner des entreprises qui œuvrent, qui développent, qui bougent. Cela nous paraissait aussi assez naturel d’associer ces deux marques.
• En tant que partenaire de la LFL, le CIC touche la communauté League of Legends. Cela permet de s’associer à la LFL et à la première communauté esport de France. Pour autant, d’autres jeux et d’autres communautés se sont depuis développés. Le fan de Rocket League n’est pas forcément fan de League of Legends. Ce que nous avons identifié, c’est que nous pouvions toucher différentes communautés par l’intermédiaire d’un partenariat avec la Karmine Corp. La Karmine n’est pas une équipe, mais un club. Toucher différentes communautés permet d’élargir le public. »
« Il est dommage qu’il y ait encore des marques encore un peu frileuses à s’engager dans l’esport »
• « La démarche du CIC dans l’esport a été très intéressante et efficace. L’idée a été de prolonger le territoire de marque du CIC dans cet écosystème. Le territoire de marque du CIC, c’est la banque qui aide les entrepreneurs à se lancer, à se développer. En tant que nouvel écosystème, l’esport présentait énormément d’opportunités.
• Avec les “CIC Esport Makers Awards”, l’idée est de récompenser chaque année cinq entrepreneurs. Quand on dit récompenser, ce n’est pas juste remettre une coupe mais vraiment valoriser la personne et lui donner de la visibilité. Et cela pas seulement dans l’écosystème de l’esport. En 2024, nous avons aussi réalisé avec Konbini une série de capsules de cinq vidéos pour mettre en avant des entrepreneurs connus dans l’esport, mais pas forcément auprès du grand public. Nous leur permettons de raconter leur histoire entrepreneuriale et les faisons connaître aux yeux de la société. Notre démarche est de valoriser les individus mais aussi de démocratiser l’esport.
• Le CIC a montré la voie dans l’esport. Il est dommage qu’il y ait encore des marques encore un peu frileuses. Pouvoir dire que le CIC fait confiance à l’esport est un argument majeur auprès des acteurs. Cela permet d’accélérer l’ensemble de l’écosystème. »
François Gandolfi, co-fondateur et directeur associé de l’agence SEVEN