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Think Sport 2024 : « Le COJO des Alpes 2030 connu au plus tard en janvier 2025 » (L. Sinanian, CNOSF)

Paris - Actualité n°339394 - Publié le
©  Seb Lascoux
Quels objectifs pour les Alpes françaises 2030 ? - ©  Seb Lascoux

« Sur le plan opérationnel, il y a naturellement la question de la constitution du comité d’organisation des Alpes françaises 2030 et de sa gouvernance. Ce sont encore des sujets en cours de réflexion. La constitution du COJO devrait intervenir au plus tard en janvier de 2025 », déclare Lisa Sinanian Adjointe à la direction générale @ Comité national olympique et sportif français (CNOSF)
, adjointe à la direction générale du CNOSF Comité National Olympique et Sportif Français , le 03/10/2024.

Elle s’exprime lors de la table ronde « Quels objectifs pour les Alpes françaises 2030 ? » organisée dans le cadre de la huitième édition de l’événement Think Sport, à l’Hôtel des Invalides (Paris). Lisa Sinanian intervient aux côtés d’Elie Patrigeon Directeur général @ Comité Paralympique et Sportif Français (CPSF)
, directeur général du CPSF Comité Paralympique et Sportif Français , et d’Hervé Liberman Président Commission Sport, Préparation des JO 2024 @ Région Sud - Provence-Alpes-Côte d’Azur (Région PACA)
, président de la commission sport, préparation des JO 2024, de la Région Sud - Provence-Alpes-Côte d’Azur.

« La candidature des Alpes 2030 a suscité beaucoup d’intérêt auprès des partenaires sollicités. Plusieurs dizaines de lettres d’intention ont été signées, ce qui est une véritable réussite. Par ailleurs, deux partenaires Top du CIO Comité International Olympique (International Olympic Committee, IOC) ne renouvelleront pas leur engagement au-delà de 2024, dans deux secteurs sur lesquels nous avons une expertise française à faire valoir. Saisissons ces opportunités », ajoute Elie Patrigeon.

« Les Jeux nous aideront à travailler sur l’inventivité. Notre Région a trois départements sur le littoral (Bouches-du-Rhône, Var et Alpes-Maritimes) qui rassemblent 75 % de la population, mais nous ne devons pas oublier les autres, qui représentent notre réserve en eau, en fruits et légumes, etc. Le président de la Région Renaud Muselier souligne souvent aussi qu’il faut 5h30 pour faire Briançon-Marseille », indique Hervé Liberman.

« Le premier héritage laissé par Paris 2024 Comité d’Organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. est un héritage méthodologique » (E. Patrigeon, CPSF)

Elie Patrigeon - ©  Seb Lascoux

• « Sans la nouvelle méthode d’attribution, le CIO Comité International Olympique (International Olympic Committee, IOC) n’aurait sans doute pas retenu la candidature des Alpes 2030. Beaucoup de choses ont évolué, ces dernières années, dans les méthodes d’attribution de l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques. Jusqu’aux Jeux de Rio 2016, la procédure était extrêmement concurrentielle et opposaient différentes villes qui s’organisaient, parfois jusqu’à quatre ou cinq ans en avance, pour proposer la candidature la plus efficiente possible.

• Ce modèle était très engageant mais comportait certains défauts, notamment son coût, qui pouvait s’élever à plusieurs dizaines de millions d’euros. Pour obtenir les Jeux, il fallait donc mettre sur la table des investissements colossaux sans garanties. Il comportait également certains effets de bord et externalités négatives, avec des politiques de lobbying souvent décriées.

• Au tournant des années 2010, le CIO a révisé sa politique d’attribution. Celle-ci est toujours compétitive, mais moins concurrentielle. La première amorce de ce changement est intervenue avec la double attribution, à Lima en 2017, des Jeux d’été de Paris 2024 et de Los Angeles 2028 Jeux Olympiques et Paralympiques d’été de Los Angeles (Californie, USA) . Il y a désormais une logique de dialogue continu avec le CIO, qui n’adopte pas une posture d’arbitre mais d’accompagnateur des candidatures afin d’amortir les coûts et de transmettre son expertise. Ce dialogue et cet accompagnement itératif a permis de maximiser le potentiel de la candidature des Alpes 2030. »

« La participation de tous les Français aux sports de nature est également fondamental dans le cadre de l’héritage »

• « L’impact et l’héritage sont aujourd’hui au cœur des projets olympiques et paralympiques. Le premier héritage laissé par Paris 2024 est un héritage méthodologique. Il faut faire ensemble : il n’y aurait pas eu de Jeux si l’État, la Région, la Ville de Paris et toutes les parties prenantes ne s’étaient pas mobilisées pour franchir les obstacles. La première leçon qu’il faut tirer des Jeux de Paris 2024, c’est donc que pour livrer un événement d’une telle ampleur, il faut être rassemblés par un même objectif. Le deuxième point, c’est la maximisation de l’impact de tels événements pour la population.

• Les sports d’hiver, et plus largement de nature et de montagne, ne sont pas universels en France. Les leçons apportées par le COJOP Comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques Paris 2024 nous encouragent à nous inscrire sur le temps long, à fixer dès à présent des objectifs et à les mener de manière cohérente jusqu’aux Jeux, afin de les laisser en legs à ceux qui poursuivront l’aventure. La participation de tous les Français aux sports de nature est également fondamentale dans le cadre de l’héritage, comme l’a été l’activité physique quotidienne pour les Jeux de Paris 2024. Troisièmement, il convient de cibler les territoires où l’impact doit être maximisé, comme cela a été le cas pour la Seine-Saint-Denis dans le cadre des Jeux de Paris 2024.

• Il y a notamment un enjeu de désenclavement de certaines vallées, qui n’ont pas bénéficié d’investissements importants durant ces 30 dernières années. Les Jeux peuvent beaucoup, mais ils ne peuvent pas tout. Ils ne sont pas une solution magique à tous les problèmes, et il convient donc de fixer des attentes et des objectifs clairs vis-à-vis de leur organisation. Avant Paris 2024, de nombreuses interrogations et questionnements, par ailleurs légitimes, ont émergé : l’événement sera-t-il suffisamment sécurisé, les transports vont-ils fonctionner ? Dès que les Jeux ont commencé, en revanche, la magie a opéré : l’énergie positive et collective générée a dépassé toutes les espérances. »

« Nous sommes en mesure de capitaliser sur une expertise et des infrastructures existantes »

• « Le succès des Jeux, ce ne sont pas les 15 jours de compétition mais la planification en amont : il s’agit de l’unique facteur de réussite. Pour Paris 2024, tout a été rigoureusement anticipé, prévu et organisé. Il y a des moments difficiles, dont des années entières sans rétribution, où personne voit ce qui est fait dans l’ombre. Il y en aura pour les Alpes 2030 : les questionnements sont légitimes, mais il faudra se souvenir que lorsque les Jeux commencent, tout le monde se souvient de pourquoi nous avons souhaité les organiser. Les Jeux sont avant tout un projet sportif : la centralité des athlètes est absolument essentielle.

• Plus encore que les athlètes d’été, les athlètes d’hiver sont des enfants des stations : ils y vivent, y ont souvent grandi. Ils connaissent l’environnement qui est en train de se transformer, et constituent en ce sens des experts d’usage dont il faut utiliser l’expérience pour préparer au mieux les Jeux. Ils doivent être au cœur de l’organisation, et non juste des faire-valoir. Il n’existe pas aujourd’hui de modèle efficient, c’est-à-dire qui ne soit pas extrêmement coûteux, sans la capacité à réutiliser les équipements et les infrastructures qui existent déjà. Nous disposons, pour les Alpes 2030, du premier domaine skiable au monde et nous avons l’habitude d’y accueillir des grands événements sportifs d’hiver.

• Nous sommes donc en mesure de capitaliser sur une expertise et des infrastructures existantes. Il y a tout intérêt à proposer une candidature de subsidiarité, en se basant sur l’existant tout en adoptant un équilibre territorial. Charge au futur COJOP de définir l’expérience athlète dans ce cadre-là. Le CIO est ouvert au décalage de certaines dates de cérémonies, Paris 2024 a révolutionné un certain nombre de choses… À nous de créer un nouveau standard pour les Jeux d’hiver.

• Les athlètes préfèrent par exemple être proches des sites de compétitions plutôt qu’être tous rassemblés dans un même Village et avoir besoin de faire trois heures de transport pour arriver sur les pistes.

• La candidature des Alpes 2030 a suscité beaucoup d’intérêt auprès des partenaires sollicités. Plusieurs dizaines de lettres d’intention ont été signées, ce qui est une véritable réussite. Par ailleurs, deux partenaires Top du CIO ne renouvelleront pas leur engagement au-delà de 2024, dans deux secteurs sur lesquels nous avons une expertise française à faire valoir. Saisissons ces opportunités. »

Elie Patrigeon, directeur général du CPSF

Elie Patrigeon


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Parcours

Ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports
Conseiller parlementaire
Cabinet de Christiane Taubira, garde des Sceaux, ministre de la justice
Chef adjoint de cabinet et conseiller parlementaire

Fiche n° 52319, créée le 17/09/2024 à 11:37 - MàJ le 03/10/2024 à 15:12

« Nous ne sommes pas au bout du chemin pour la garantie financière » (L. Sinanian, CNOSF)

Lisa Sinanian - ©  Seb Lascoux

• « La procédure de candidature pour les Alpes 2030 a été atypique. On était initialement sur un examen en 2021, 2022, sur la faisabilité d’une candidature, mais plus ou moins séparée de la part des Régions. C’est à l’été 2023 que cela a avancé. Il y a eu un regroupement des entités avec le CNOSF Comité National Olympique et Sportif Français , le CPSF Comité Paralympique et Sportif Français , les Régions. Il y a eu une décision de s’unir pour porter cette candidature devant le CIO. C’est à ce moment-là que le CNOSF a décidé de porter officiellement son intention au CIO d’entrer en phase de dialogue.

• Il y a un rôle naturel de la part du CNOSF puisqu’il est représentant du mouvement olympique sur le territoire français. En tant que tel, il est la seule entité habilitée à porter une candidature devant le CIO. La candidature n’aurait pas pu être présentée à l’attention du CIO sans que le CNOSF ne soit un acteur de la candidature.

• On est dans une logique différente par rapport à ce que le CIO entreprend. On est dans la perspective d’une construction d’un partenariat, d’une collaboration. Les rôles du CNOSF et du CPSF ont été amenés à être différents en termes de contribution à la construction du dossier.

• La lettre d’intention est partie début juillet 2023. On s’est alors réparti les rôles pour être pleinement efficient et optimiser le peu de temps qu’on avait. La vision des Alpes françaises présente différents volets, notamment concernant l’accessibilité sur les questions du handicap. Il nous paraissait important que tous les acteurs soient investis de manière similaire dans le projet. C’est pour cela que le CPSF nous a accompagnés de manières régulière et égale avec tous les autres acteurs. C’est très différent de ce qui a pu se faire et nous sommes très contents d’avoir été plus actifs que par le passé.

• La question du calendrier est un peu complexe. On est en plein dans la construction avec deux jalons pour satisfaire les conditions posées par le CIO : l’obtention de la garantie financière et le fait qu’elle soit acceptée dans la loi de finances. On n’est pas encore tout à fait au bout du chemin. Ce sont les deux grosses échéances qui devraient se régler avec l’adoption de la loi de finances à la fin de l’année. »

« En pleine réflexion sur comment avoir une SOLIDEO SOciété de LIvraison DEs jeux Olympiques et paralympiques Paris 2024 2 »

• « Sur le plan opérationnel, il y a naturellement la question de la constitution du comité d’organisation et de sa gouvernance. Ce sont encore des sujets en cours de réflexion. La constitution du COJO devrait intervenir au plus tard en janvier de 2025.

• La SOLIDEO est l’une des réussites les plus marquantes des Jeux de Paris 2024. Cela fait partie des réflexions actuelles pour les Jeux d’hiver afin de savoir comment avoir une SOLIDEO 2. Cela paraît indispensable dans la mise en œuvre du projet. L’ampleur de la SOLIDEO sera moins importante dans la mesure où les infrastructures pérennes à réaliser sur 2030 seront moins conséquentes que pour Paris 2024. On est dans un projet qui est très différent, mais les choses avancent.

• On a constaté un enthousiasme assez important au fur et à mesure de la conception de la candidature. L’implication était déjà là, elle est forte. Le second effet des JOP de Paris 2024 est qu’ils ont renforcé la volonté et l’enthousiasme d’accueillir les Jeux. Les athlètes des Jeux d’hiver veulent vivre ce qu’ont vécu les athlètes des JOP de Paris 2024. »

Lisa Sinanian, adjointe à la direction du CNOSF

Lisa Sinanian


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Parcours

Fédération Française d’Athlétisme (FFA)
Membre de l’organe disciplinaire de lutte contre le dopage

Fiche n° 52388, créée le 23/09/2024 à 10:20 - MàJ le 03/10/2024 à 15:12

« Je ne crains pas que la situation politique ait une influence sur les Jeux d’hiver 2030 » (H. Liberman, Région Sud)

Hervé Liberman - ©  Seb Lascoux

• « Pour la Région Sud, le choix a été vite fait d’accueillir dans les Hautes-Alpes des épreuves innovantes (ski de bosses, saut acrobatique, half-pipe, etc.) à Serre-Chevalier et Montgenèvre, ce qui évite des travaux trop importants dans la montagne et respecte la volonté du président de la Région Sud Renaud Muselier et de miser sur Nice pour la glace. Il ne reste plus qu’un doute pour les épreuves longue distance.

• Je ne crains pas que la situation politique ait une influence sur les Jeux d’hiver 2030. Je n’imagine pas notre pays se priver d’un formidable outil, pour prolonger Paris 2024 et dans la droite ligne de ces Jeux, pour désenclaver nos vallées et nos montagnes, pour accélérer de nombreuses réalisations. »

« La Région Sud dépense 200 M€ par an pour désenclaver la montagne et nos stations »

• « La Région Sud dépense 200 M€ par an pour désenclaver la montagne et nos stations. En-dessous de 1 200 mètres, les équipements sont aujourd’hui hors-jeu et nous accompagnons donc les collectivités territoriales. Nous les aidons à prendre le tournant qu’impose le dérèglement climatique.

• Les Jeux nous aideront à travailler sur l’inventivité. Notre Région a trois départements sur le littoral (Bouches-du-Rhône, Var et Alpes-Maritimes) qui rassemblent 75 % de la population, mais nous ne devons pas oublier les autres, qui représentent notre réserve en eau, en fruits et légumes, etc. Renaud Muselier souligne souvent aussi qu’il faut 5h30 pour faire Briançon-Marseille.

• Notre région a plus de 1 000 kilomètres de littoral et nous sommes frappés par le dérèglement climatique. De ce point de vue, c’est une vraie aubaine d’avoir les Jeux de 2030, car en 2034 ou 2038, cela aurait été plus compliqué. Je crois qu’on aura de la neige en 2030 et on misera aussi sur la neige de culture, qui est plus facile à travailler et plus sûre. »

Hervé Liberman, Région Sud - Provence-Alpes-Côte d’Azur

Hervé Liberman


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Parcours

Région Sud - Provence-Alpes-Côte d’Azur (Région PACA)
Président Commission Sport, Préparation des JO 2024
Métropole Aix-Marseille-Provence (AMP)
Directeur

Fiche n° 52433, créée le 27/09/2024 à 10:38 - MàJ le 27/09/2024 à 10:41

©  Seb Lascoux
Quels objectifs pour les Alpes françaises 2030 ? - ©  Seb Lascoux