PPL sport professionnel : « Pour une loi du sport qui respecte toutes les disciplines » (FNASS)
« Alors que les travaux parlementaires autour de la proposition de loi relative à l’organisation, à la gestion et au financement du sport professionnel se poursuivent, la FNASS
Fédération Nationale des Associations et Syndicats de Sportifs
souhaite alerter : un tel projet ne peut se limiter à corriger les excès du football. Il doit être l’occasion d’une réforme ambitieuse, équitable et globale, englobant toutes les disciplines et tous les acteurs afin de ne pas devenir une loi visant uniquement à camoufler les dérives d’une seule discipline », déclare la Fédération Nationale des Associations et Syndicats de Sportifs
La FNASS était composée des syndicats professionnels des handballeurs (AJPH), des rugbymen (Provale), des basketteurs (SNB), des cyclistes (UNCP) et des footballeurs (UNFP), lorsque trois nouvelles…
dans une tribune intitulée « Pour une loi du sport qui respecte toutes les disciplines », le 06/05/2025.
La FNASS
La FNASS était composée des syndicats professionnels des handballeurs (AJPH), des rugbymen (Provale), des basketteurs (SNB), des cyclistes (UNCP) et des footballeurs (UNFP), lorsque trois nouvelles…
, qui représente les joueuses et joueurs professionnels de l’ensemble des grands sports collectifs que sont le football, le rugby, le handball, le basket-ball, le volley-ball et le cyclisme à travers ses organisations syndicales membres (AJPH
Association des Joueurs Professionnels de Handball
, Provale
Union des joueurs de rugby professionnels
, SNB
Syndicat National des Basketteurs
, UNCP
Union Nationale des Cyclistes Professionnels
, ProSmash, UNFP
Union Nationale des Footballeurs Professionnels
, UNSHN
Union Nationale des Sportifs de Haut Niveau
et SFCC
Syndicat Français des Coureuses Cyclistes
), et qui revendique un taux d’adhésion « supérieur à 80 % », prend la parole alors qu’une PPL
Proposition de loi
dédiée au sport professionnel a été déposée au Sénat 18/03/2025, la discussion en séance publique étant programmée le 10/06/2025.
Parmi les objectifs de ce texte composé de 12 articles et porté par le sénateur Laurent Lafon (Union Centriste, Val-de-Marne), dont le rapporteur est Michel Savin (Les Républicains, Isère), figurent notamment ceux de « rendre plus efficaces l’organisation et la gouvernance du sport professionnel », de « renforcer le contrôle et le suivi de la gestion des clubs, des ligues et de leurs sociétés commerciales » et d’ « accroître les exigences en matière d’éthique, de bonne gestion et de démocratie dans la gestion du sport professionnel. »
S’agissant de l’évolution de la gouvernance, la FNASS demande « que les acteurs du jeu - joueurs, entraîneurs, arbitres, médecins - soient équitablement représentés dans les instances décisionnelles des ligues, aux côtés des clubs, et des fédérations. Une répartition tripartite des voix, fondée sur un modèle collégial, garantirait une gouvernance plus démocratique, plus responsable. De fait, ce ne serait plus la voix des plus forts contre les plus faibles. Les décisions deviendront les décisions de l’intérêt général de la discipline, non plus seulement les décisions des intérêts particuliers. » L’organisation présidée par Pascal Chanteur
Président @ Fédération Nationale des Associations et Syndicats de Sportifs (FNASS) • Président @ Union Nationale des Cyclistes Professionnels
souligne notamment « les limites du dispositif actuel de représentation des sportifs de haut niveau (SHN
Sportif(s) ou sportive(s) de haut niveau
) au sein des fédérations. »
Les syndicats de sportifs insistent aussi sur la nécessaire indépendance dont ils doivent pouvoir bénéficier vis-à-vis des ligues et des fédérations pour accomplir correctement leurs missions, laquelle passe notamment par « un financement pérenne, garanti par la loi, provenant des recettes issues des droits commerciaux et télévisuels. »
Autre enjeu soulevé par la FNASS et qui ne figure pas dans la PPL : le développement du sport professionnel féminin. « Nous plaidons pour que les fédérations puissent créer deux ligues professionnelles distinctes, une masculine et une féminine, afin de donner au sport féminin les moyens structurels de son développement, et d’autoriser les clubs à créer deux sociétés sportives distinctes, une pour chaque genre, sous le même numéro d’affiliation. »
La réunion des principales organisations syndicales de sportifs professionnels en appelle également au respect du droit de l’Union européenne et de sa jurisprudence. « Le législateur ne peut plus ignorer les décisions de justice européennes qui rappelle l’exigence de transparence, de libre circulation, de libre concurrence et de respect du droit du travail. Une réforme crédible doit s’y conformer pleinement, sous peine d’illégalité », affirme la FNASS dans une tribune publiée en exclusivité sur News Tank.
« Notre ambition n’est pas de ralentir la réforme, mais de l’élever, de la rendre réellement utile pour tous les sports, tous les acteurs, toutes les pratiques » (FNASS)
Alors que les travaux parlementaires autour de la proposition de loi relative à l’organisation, à la gestion et au financement du sport professionnel se poursuivent, la FNASS souhaite alerter : un tel projet ne peut se limiter à corriger les excès du football. Il doit être l’occasion d’une réforme ambitieuse, équitable et globale, englobant toutes les disciplines et tous les acteurs afin de ne pas devenir une loi visant uniquement à camoufler les dérives d’une seule discipline.
La FNASS représente les joueuses et joueurs professionnels de l’ensemble des grands sports collectifs : football, rugby, handball, basket-ball, volley-ball, cyclisme… Forte d’un taux d’adhésion supérieur à 80 %, notre légitimité ne fait aucun doute. Et notre message est clair : le modèle actuel de gouvernance du sport professionnel est à bout de souffle.
Ne pas confondre réforme et toilettage
Le modèle de gouvernance doit être repensé dans sa globalité, sans se centrer sur certains dysfonctionnements en particulier. La loi ne peut plus simplement être un outil pour corriger des dérives, elle doit créer un système sain et fonctionnel.
Nous demandons que les acteurs du jeu - joueurs, entraîneurs, arbitres, médecins - soient équitablement représentés dans les instances décisionnelles des ligues, aux côtés des clubs, et des fédérations. Une répartition tripartite des voix, fondée sur un modèle collégial, garantirait une gouvernance plus démocratique, plus responsable. De fait, ce ne serait plus la voix des plus forts contre les plus faibles. Les décisions deviendront les décisions de l’intérêt général de la discipline, non plus seulement les décisions des intérêts particuliers.
Pour un sport professionnel indépendant, durable et équitable
Les organisations de sportifs ne peuvent plus dépendre du bon vouloir des ligues ou des fédérations »Si la FNASS défend un modèle de gouvernance plus équilibré, incluant l’ensemble des acteurs, elle profite de cette PPL pour souligner les limites du dispositif actuel de représentation des sportifs de haut niveau (SHN) au sein des fédérations. Ces derniers, bien qu’ayant voix délibérative, ne sont pas toujours en mesure de représenter l’ensemble des pratiquants, faute de moyens, ni disponibles pour assumer leur rôle. La loi de 2022 ne permet pas à une organisation représentative des sportifs d’une discipline de pouvoir siéger en désignant ses représentants dans les organes dirigeants.
Au-delà de la présence des organisations de sportifs, ces dernières ne peuvent plus dépendre du bon vouloir des ligues ou des fédérations. Leur indépendance passe, en partie, par un financement pérenne, garanti par la loi, provenant des recettes issues des droits commerciaux et télévisuels. C’est une condition indispensable pour qu’elles puissent remplir pleinement leur mission : accompagner les sportifs, défendre leurs droits, prévenir les risques (blessures, santé mentale, reconversion…).
Soutenir enfin le sport professionnel féminin
Preuve que cette proposition de loi n’a été pensée qu’en réaction aux dysfonctionnements d’une seule discipline, il n’a pas été envisagé d’améliorer et de réformer l’organisation du sport féminin. Nous plaidons pour que les fédérations puissent créer deux ligues professionnelles distinctes, une masculine et une féminine, afin de donner au sport féminin les moyens structurels de son développement, et d’autoriser les clubs à créer deux sociétés sportives distinctes, une pour chaque genre, sous le même numéro d’affiliation.
Cette évolution ouvrirait la voie à une gouvernance adaptée, à une gestion autonome et à un partage plus équilibré des ressources. Le sport féminin doit sortir de son anonymat et la loi doit lui permettre d’avoir les moyens de ses ambitions.
L’Europe impose l’exemplarité
Enfin, le législateur ne peut plus ignorer les décisions de justice européennes qui rappelle l’exigence de transparence, de libre circulation, de libre concurrence et de respect du droit du travail. Une réforme crédible doit s’y conformer pleinement, sous peine d’illégalité.
Si un amendement venait à rogner les droits sociaux ou moraux des sportifs ou sportives que la FNASS représente, cette dernière n’hésiterait pas à utiliser toutes les formes de recours juridiques possibles.
Notre ambition n’est pas de ralentir la réforme, mais de l’élever. De la rendre réellement utile pour tous les sports, tous les acteurs, toutes les pratiques. À celles et ceux qui souhaitent moderniser le sport professionnel français, nous tendons la main.
« Pour une loi du sport qui respecte toutes les disciplines », tribune de la FNASS, le 06/05/2025
Fédération Nationale des Associations et Syndicats de Sportifs (FNASS)
La FNASS était composée des syndicats professionnels des handballeurs (AJPH), des rugbymen (Provale), des basketteurs (SNB), des cyclistes (UNCP) et des footballeurs (UNFP), lorsque trois nouvelles organisations l’ont rejointe le 25/01/2021 :
- ProSmash, Association des joueurs et joueuses professionnels de volley-ball,
- AFCC, Association française des coureures cyclistes (renommée ensuite SFCC),
- UNSHN, Union Nationale des Sportifs de Haut-Niveau.
• Création : 09/03/1992
• Adresse : 5 rue des Colonnes - Paris (IIe)
Comité directeur (élu le 28/11/2024) :
• Président : Pascal Chanteur (UNCP)
• Vice-présidents : Fabien Safanjon (UNFP), Vincent Gérard (AJPH)
• Secrétaire générale : Julie Campassens (SNB)
• Trésorier : Fabien Safanjon (UNFP)
• Trésorier-adjoint : Mathieu Giudicelli (Provale)
• Directeur : Franck Leclerc
Catégorie : Syndicats Professionnels
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Fiche n° 4755, créée le 22/02/2017 à 10:50 - MàJ le 07/05/2025 à 08:17