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ExclusifCrypto-actifs : « Certains clubs ne comprennent pas ce qu’ils signent » (A. Broustail, Blockchain-EZ)

News Tank Football - Paris - Entretien n°239053 - Publié le 12/01/2022 à 10:00 -
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©  Linkedin - Alain Broustail
Alain Broustail, CEO et cofondateur de Blockchain-EZ - ©  Linkedin - Alain Broustail

« C’est bien beau de vouloir commercialiser des NFT Un jeton non fongible (ou « non fongible token » en anglais) est un certificat de propriété numérique authentifié par un registre de transactions infalsifiable : la blockchain. ou des Fan Tokens Un token peut désigner : • une monnaie sous forme de jetons physiques utilisables dans un endroit défini. • un actif numérique émis et échangeable sur une blockchain. Il peut représenter, par exemple, , mais il faut d’abord comprendre ce qu’il y a dedans : la technologie, les outils, le contexte réglementaire, etc. Beaucoup d’éléments sont très spécifiques au monde des crypto-actifs et les juristes et responsables commerciaux de clubs n’ont pas encore l’habitude de traiter ces sujets. Pour être honnête, certains clubs ne comprennent pas ce qu’ils signent et quels sont leurs engagements. Mais il faut aussi féliciter ceux qui ont déjà pris en compte ces considérations et ont su conclure des partenariats en bonne et due forme », déclare Alain Broustail CEO & Co-Founder @ Blockchain EZ • Directeur @ Sword Blockchain
, CEO et cofondateur de Blockchain-EZ, à News Tank, le 12/01/2021. 

« En 2021, les clubs ne cherchaient pas spécialement à faire des NFT, ils ont surtout cherché à trouver facilement de l’argent, et les prestataires crypto viennent les convaincre en ce sens. Ce n’est pas tant le club qui a une volonté stratégique de faire des NFT que le club qui signe un partenariat avec une société qui leur promet de l’argent en échange d’accord sur l’utilisation de leur marque ou du droit à l’image de certains joueurs. Jusqu’à aujourd’hui, c’est surtout le partenaire qui gère la prestation, l’offre qui définit le marché », explique le spécialiste en blockchain Registre de transactions numériques infalsifiable. Technologie de stockage et de transmission d’informations. Il s’agit d’une base de données constituée d’informations vérifiées et groupées … et crypto-actifs.

« La valorisation du marché des crypto-actifs a été multiplié par 10 sur ces deux ans, pour frôler les 3 000 milliards de dollars (2 650 Md€) en novembre 2021. En 2021, l’achat des cryptos résulte principalement d’une volonté d’investissement. Coinbase est entré en bourse récemment. À cette occasion, la société était valorisée autour de 80 milliards de dollars (70 Md€). C’est plus que le Crédit Agricole Activité : groupe bancaire Création : 05/11/1894 Actionnariat : SAS Rue La Boétie (55,3 %), investisseurs institutionnels (30,9 %), actionnaires individuels (8 %), salariés (5,8 %), Président … et la Société Générale Activité : banque Création : 1864 Président du conseil d’administration : Lorenzo Bini Smaghi Directeur général : Slawomir KrupaEffectif (2023) : plus de 117 000 salariés Clientèle (2023) … réunis. Ces acteurs ont une croissance folle, une capacité d’investissements folle. Ce marché a grossi très vite et il n’y a aucune raison que cela ne s’arrête », déclare Alain Broustail qui répond aux questions de News Tank.


« Dans un futur proche, le sport ne se passera plus uniquement sur des chaînes de TV traditionnelles, mais aussi sur Twitch, dans des apps mobiles interactives, voir dans des métavers » (A. Broustail, Blockchain-EZ)

Le marché des cryptos a explosé en 2021, et le sport n’a pas échappé au phénomène. Quels chiffres illustrent le mieux cette évolution ?

Les jeunes Français ouvrent aujourd’hui plus de comptes sur Binance que des comptes titres traditionnels »

“En deux ans, le nombre d’investisseurs crypto dans le monde a été multiplié par six, et il a presque doublé sur les six derniers mois. La valorisation du marché des crypto-actifs a été multiplié par 10 sur ces deux ans, pour frôler les 3 000 milliards de dollars en novembre 2021. On manque encore de statistiques fiables, mais il semble que les jeunes Français ouvrent aujourd’hui plus de comptes sur Binance ou Crypto.com que des comptes titres traditionnels. Un foyer fiscal sur quatre aux États-Unis a acheté des cryptos. En 2021, l’achat des cryptos résulte principalement d’une volonté d’investissement. Mais il y a de plus en plus de personnes qui achètent des cryptos pour les utiliser, notamment pour aller acheter des NFT Un jeton non fongible (ou « non fongible token » en anglais) est un certificat de propriété numérique authentifié par un registre de transactions infalsifiable : la blockchain. . On peut désormais faire plein de choses avec des actifs digitaux de tout type.

Les évolutions de la réglementation permettent aussi de mieux gérer ces derniers en comptabilité pour les entreprises, ou fiscalement pour un particulier. Il y a encore des zones grises, mais désormais, n’importe quel groupe du CAC40 peut acheter et vendre des crypto-actifs. Il y a une énorme demande, mais aussi une énorme offre avec des milliers de startups qui se créent autour des cryptos.

Applications de crypto-actifs - ©  D.R.
Coinbase est entré en bourse récemment. À cette occasion, la société était valorisée autour de 80 milliards de dollars. C’est plus que le Crédit Agricole et la Société Générale réunis. Et c’est sans doute mérité, quand on voit que sur le seul premier semestre de l’année 2021 ses résultats nets ont dépassé les 2 milliards d’euros (1,76 Md€). Et Coinbase traite cinq fois moins de volumes que Binance ! Si Binance devait aujourd’hui entrer en bourse, la société se classerait probablement directement dans le Top 20 des plus grosses entreprises du monde. Ces acteurs ont une croissance folle, une capacité d’investissements folle. Ce marché a grossi très vite et il n’y a aucune raison que cela ne s’arrête.

Ces opérateurs de cryptomonnaies s’adressent aux mêmes utilisateurs que les plateformes de trading ou de paris sportifs. Cela parait donc logique de les voir venir sur le sport, notamment au travers du sponsoring.

Comment les clubs se sont-ils positionnés face à cette nouvelle donne ?

Socios.com affiche la cryptomonnaie de l’Inter Milan en guise de sponsor maillot principal - ©  FC Inter Milan
Il faut vraiment distinguer deux positions. Il y a les accords de partenariats où le club va simplement remplacer un partenaire betting ou bancaire par un opérateur de crypto, qui va certainement payer un peu plus son accord de sponsoring. Cela crée donc une concurrence avec des acteurs déjà en place, les chiffres des partenariats montent, donc tant mieux pour les clubs. 

Mais il y a un deuxième positionnement, celui des clubs qui veulent participer à cet écosystème encore en création, notamment en créant des fans token, des NFT, des métavers Monde virtuel partagé où les personnes, sous la forme d’avatars, peuvent interagir les uns avec les autres, profiter de concerts, faire des achats numériques, etc. , etc. Ces clubs-là ne doivent pas se mentir à eux mêmes : soit ils vont vers les cryptos pour gagner de l’argent sur le court terme, soit ils doivent prendre leur temps pour élaborer une réelle stratégie de fan engagement.

Comment accompagner les acteurs du sport sur les sujets NFT / blockchain / crypto ?

Jusqu’à présent, les Fan Tokens ne proposent pas grand-chose pour les fans »

Ça commence par de la formation. J’aide des clubs et des fédérations à comprendre le sujet qu’ils adressent, à définir mieux leur stratégie, à négocier mieux armés leurs contrats avec des prestataires. C’est bien beau de vouloir commercialiser des NFT ou des Fan Tokens, mais il faut d’abord comprendre ce qu’il y a dedans : la technologie, les outils, le contexte réglementaire, etc. Beaucoup d’éléments sont très spécifiques au monde des crypto-actifs et les juristes et responsables commerciaux de clubs n’ont pas encore l’habitude de traiter ces sujets. Pour être honnête, certains ne comprennent pas ce qu’ils signent, et quels sont leurs engagements. Mais il faut aussi féliciter ceux qui ont déjà pris en compte ces considérations et ont su conclure des partenariats en bonne et due forme.

Si j’ai un conseil pour les acteurs du sport aujourd’hui, c’est de prendre le temps de regarder, de consulter, de comprendre les partenariats qui leur sont proposés, de vérifier aussi les compétences et la capacité à délivrer des personnes avec qui ils sont sur le point de collaborer .

Les NFT feront bientôt partie de notre quotidien »

De mon côté, j’ai sur certains points une position forte et ma vision d’un futur probable. Je pense notamment que les NFT feront bientôt partie de notre quotidien. Nous en aurons tous et ils seront accessibles depuis nos smartphones, que cela soit juste pour gérer des collections numériques, ou pour gérer du ticketing ou des items dans des jeux vidéos. Encore faut-il éviter de tomber dans la ”hype” du moment et de partir trop vite sur du NFT sans aucun intérêt. C’est également valable pour les Fans Tokens, qui jusqu’à présent, ne proposent pas grand-chose pour les fans. Lorsqu’un club signe avec un prestataire, si c’est pour faire une opération one shot, très bien, mais si c’est pour un engagement sur plusieurs années, le club a intérêt à bien savoir dans quoi il s’embarque. S’engager sur de l’exclusivité NFT de longue durée aujourd’hui me paraît être un risque important à éviter pour un club de football.

Les clubs restent plutôt dans un accord de sponsoring « classique » …

Nikeland, le monde virtuel de Nike - ©  Nike
Oui. Mais dans ce type de contrat, il faut faire très attention aux engagements du club. Il faut bien se mettre d’accord sur l’exclusivité, sur les types de NFT produits, sur la vision du partenariat. Un club peut malheureusement s’engager pendant trois ans avec un prestataire qui lui fournit des NFT peu intéressants, qui à terme ne peuvent pas être intégrés dans un métavers Monde virtuel partagé où les personnes, sous la forme d’avatars, peuvent interagir les uns avec les autres, profiter de concerts, faire des achats numériques, etc. .

Un accord d’exclusivité peut aussi empêcher le club de travailler sur ces sujets avec des partenaires majeurs comme Facebook Activité : réseau social • Utilisateurs quotidiens (décembre 2019) : 1,66 milliard (+9 % en un an) Création : février 2004 Fondateur et PDG : Mark Zuckerberg Vice président des… ou Nike Activité : équipementier sportif Marques : Nike, Converse, Nike Golf, Jordan Brand, RTFKT Création : 1964 (sous le nom de Blue Ribbon Sports ; prend le nom de Nike en 1971) PDG : Mark Parker puis… . Le club n’est pas à l’abri que dans trois ans, une partie importante du chiffre d’affaires d’un partenariat avec des acteurs comme Nike ou adidas Activité : équipementier sportif Marques : adidas, Reebok (fitness) Création : 1924 (le 18/08/1949 sous le nom adidas) • Principaux actionnaires (au 31/12/2022) : Groupe Bruxelles Lambert SA… passe à travers des actions digitales comme les NFT. Il faut prendre tout cela en considération au moment de la conclusion du partenariat.  

Beaucoup de clubs ont signé avec des opérateurs de Fan Token. Ces accords sont-ils exclusifs ?

Modélisation de la Crypto.com Arena de Los Angeles (qui remplace le naming du Staples Center) - ©  Crypto.com

Quand un club ou une fédération s’engage pendant 5 ou 10 ans avec un opérateur comme Socios.com Activité : plateforme (application mobile) de vote par jeton qui utilise la technologie blockchain Actionnariat : Chiliz, plateforme de cryptomonnaie dédiée au sport et au divertissement, détenue… , Bitci, Crypto.com ou Binance, c’est souvent avec un contrat d’exclusivité sur la production de jetons à l’effigie des clubs. Cela signifie que pendant 5 ou 10 ans, le club est ne peut pas lancer d’autres projets de Fan Tokens. Or, du point du vue des fans, ces programmes se sont montrés peu intéressants pour le moment. Mais si dans quelques années, le futur de la relation entre un club et ses fans passe par le digital et de nouveaux types d’opérations marketing nécessitant de tels jetons numériques, il serait dommage pour le club d’être bloqué avec un contrat qui l’empêche de faire évoluer sa stratégie.

Qu’est-ce qu’un bon Fan Token ?

Je crois fort aux Fan Tokens, c’est un très bel outil »

Un projet de Fan Token contient des promesses, notamment de l’interaction entre les fans et le club. Aujourd’hui cette interaction n‘existe presque pas, puisque ce ne sont pas des fans qui achètent les tokens, ce sont des investisseurs. Le Fan Token ne sert souvent à rien. Ils permettent principalement de participer à des sondages sur la vie du club, et encore, c’est souvent très mineur. Au mieux, les supporters désignent le meilleur but de l’année ou la couleur du troisième maillot. Contrairement à la promesse initiale, l’utilisateur n’a pas de vote ou de réel poids décisionnel. À mes yeux, la véritable révolution viendra lorsque les la stratégie de Fan Token et celle du programme de fidélité déjà en place seront alignés, mais j’attends encore de voir cette interaction. Les clubs ont vu un moyen de gagner de l’argent sans trop se fatiguer, ils délèguent à un prestataire la gestion du Fan Token, mais tout cela n’est pas très intégré à la stratégie de fan engagement du club.

Pourtant, je crois fort aux Fan Tokens. C’est un très bel outil, mais qui est pour le moment sous exploité. Il faut désormais aller plus loin sur ce sujet et exploiter à fond le potentiel de cette technologie.

Les tokens des clubs sur Socios.com - ©  Socios.com

La vente de maillots se fera au travers de NFT, idem pour le ticketing »

La situation peut rester comme ça encore un moment. On n’est pas à l’abri cependant de changements importants d’ici quatre ou cinq ans qui nous fassent revoir notre conception du sport dans les médias. Peut-être que dans un futur proche, le sport ne se passera plus uniquement sur des chaînes de TV traditionnelles, mais aussi sur Twitch Activité : plateforme de streaming spécialisée dans le jeu vidéo Création : 06/06/2011, sous le nom de Justin.tv Actionnariat : filiale d’Amazon depuis août 2014, Justin.tv étant racheté pour… , dans des apps mobiles interactives, voir dans des métavers ressemblant un peu à des jeux vidéo comme Fortnite ou Roblox, où des fans de tout horizon viendraient voir un match en se présentant dans des tribunes virtuelles via un avatar aux couleurs de son club. La vente de maillots se fera au travers de NFT, idem pour le ticketing, et la possession de fan token permettra même de voter quant aux choix d’animations dans le stade digital avant, après, mais aussi pendant le match, rendant ce dernier beaucoup plus attractif aux générations les plus jeunes, moins motivées par de longues sessions passives devant un écran télé. Il est encore très difficile de se projeter, mais ce qui est certain est qu’il vaut mieux que le contrat passé il y a trois ans entre un club et un opérateur ne le gêne pas pour déployer ces nouveaux types d’assets.

Des clubs ont-ils été victimes d’escroqueries ?

Des clubs acceptent de prendre le risque en connaissance de cause contre une promesse de gains faciles »

Sur ce genre de marché, il y a toujours eu des escroqueries. Elles sont particulièrement nombreuses dans le monde crypto. Il y en a encore aujourd’hui, et les clubs de football sont les premiers à tomber dans le panneau. Ils le font même parfois en connaissance de cause, en acceptant de prendre le risque contre une promesse de gains faciles. Depuis 2018, beaucoup de projets autour des Fan Tokens ont été lancés. Mais seulement un quart d’entre eux existent encore aujourd’hui. On l’a bien vu récemment, le FC Barcelone Activité : club de football professionnel espagnol Partenaires majeurs : • Nike (équipementier) : depuis 1998 ; 105 M€ pour 2016-17 et 2017-18, puis 150 M€ par an à partir de 2018-19, jusqu’en… (LaLiga Santander 1ère division espagnole (20 clubs) ; contrat de naming de la banque Santander pour 2016-2023 ) et le Manchester City FC Activité : club de football professionnel anglais Partenaires globaux : • Etihad Airways (compagnie aérienne) : sponsor maillot, depuis 2009-10 (20 M£ par saison) et naming du stade (depuis… (Premier League Ligue professionnelle qui gère la Premier League, la 1ère division professionnelle anglaise (20 clubs). ) ont annoncé des partenariats avec des prestataires de NFT avant de rompre leurs accords, quelques semaines plus tard. Des partenaires douteux, il y en avait avant, et il y en aura encore.

Il y a désormais des partenariats passés directement avec des cryptomonnaies, sans structures derrières (exemple : Floki Inu) …

Floki Inu, sponsor maillot - ©  SSC Napoli
Oui, ces acteurs se catégorisent eux même comme des ”shit coins”. Mais cela ne veut pas dire que ces projets sont frauduleux. Cela veut surtout dire que le projet peut disparaitre en quelques semaines si jamais il perd de sa popularité. Si les clubs ont besoin d’argent directement, et que ces acteurs leur permettent d’en obtenir, ils peuvent se le permettre. Mais dans ces cas-là, il vaut mieux qu’ils ne s’engagent pas dans la durée avec ce type de prestataire.

Que conseillez-vous à ces clubs face à ces acteurs ?

Les clubs ne doivent pas se priver »

Aucun contrat d’exclusivité, faire attention à la durée des accords, inscrire des clauses très strictes qui ne permettent pas de sortir facilement du contrat, et exiger des paiements directement, sans délai, car il y a des chances que ce genre d’acteurs ne puissent pas honorer leur contrat six mois plus tard. 

Mais les clubs ne doivent pas se priver : si la réglementation nationale permet de passer ce genre de contrat, si le prestataire paie immédiatement, s’il ne s’engage que sur de la visibilité maillot et si l’accord ne fait pas perdre au club un autre lot de sponsor, il aurait tort de se priver de cette dotation. Les clubs n’encourent ici qu’un risque d’image si, quelques mois plus tard, le partenaire en question est pointé du doigt pour escroquerie.

En revanche, si un club passe des accords avec un géant de la crypto comme Coinbase (2,6 Md$ / 2,3 Md€ d’EBITDA sur le premier semestre 2021), il n’y a pas de problème de solvabilité !

Les clubs sont-ils intéressés pour être payés en crypto ?

Les clubs préfèrent être payés dans une monnaie qu’ils sont capables de budgéter. Le paiement crypto n’est actuellement pas apprécié par les clubs. La valorisation des tokens fluctue tellement qu’il est compliqué pour un club de le gérer comme de l’argent réel.

Qu’est-ce que le « métavers » ?

Des réunions d’entreprise dans un métavers - ©  Meta
Le contexte du métavers, soit un monde persistant, est connu par les joueurs de jeux vidéo depuis des années. Il s’agit d’un environnement de jeu, qui devient un métavers à partir du moment où il présente des signes de persistance, des joueurs peuvent venir voir les objets numériques d’un autre au sein même de ce monde, tels qu’une maison, des habits, etc. Il peut y avoir des métavers plutôt orientés jeux vidéo, réseaux sociaux, voire professionnels comme avec Facebook.  

Les micro-transactions dans les jeux vidéo rapportent plus d’argent à certains éditeurs que la vente de leurs propres jeux »

Ce qui fait vraiment vibrer les gens, ce n’est pas tant la notion de métavers, mais plus la notion l’interopérabilité entre les métavers. Par exemple, si adidas sort des chaussures virtuelles, celles-ci pourraient par exemple être utilisées dans un jeu FIFA, dans un environnement de Meta (Facebook) et sur un avatar pour des réunions virtuelles sur Teams. Ce même objet numérique pourra donc être utilisé dans plusieurs métavers. Il va donc se créer une économie digitale du vestimentaire, du fashion et autres. Les jeunes sont déjà nombreux à avoir acheter des pas de danse ou des habits dans Fortnite ! Les micro-transactions dans les jeux vidéo rapportent aujourd’hui plus d’argent à certains éditeurs que la vente de leurs propres jeux. Une société comme Roblox (jeux vidéo, métavers) est valorisée à 45 milliards de dollars (40 Md€), soit huit fois plus qu’un acteur historique comme Ubisoft, détenteur pourtant de nombreuses licences bien plus connues que Roblox. 

Que pourraient apporter des métavers dans le sport ?

L’industrie des jeux vidéo est désormais plus importante que celle de la TV ou de la musique »

Des millions de personnes ont assisté à un concert numérique du rappeur Travis Scott sur Fortnite. Dans un futur proche, on peut imaginer avoir l’option de suivre un match de football de façon traditionnelle devant la TV, mais aussi devant un écran de joueurs sur PC, ou via un casque de réalité virtuelle. Dans les tribunes, il pourrait y avoir des spectateurs virtuels, habillés avec leur habits digitaux (NFT). Des spectacles virtuels pourraient se tenir dans les gradins. On pourrait proposer des affrontements vidéoludiques à la mi-temps.

Travis Scott en concert sur Fortnite - ©  D.R.
Un jeune a du mal à rester 90 minutes devant un match de football, en revanche, il peut rester cinq heures d’affilée à jouer ou à regarder des parties de Fortnite. Les détenteurs de Fan Tokens pourraient aussi participer d’une certaine manière à la rencontre. Pourquoi ne pas leur permettre d’utiliser leurs fans tokens pour choisir le dernier joueur inscrit sur la feuille de match ? Pour capter le jeune public, il faut rendre les matches plus animés, plus ludiques. Il regarde le match, puis quand il s’ennuie, il se retourne et regarde ce qu’il se passe dans les tribunes où lui sont proposées des activités ludiques. Les ayants droit pourraient d’ailleurs monétiser tous ces éléments : vente de tickets virtuels, de NFT de maillots, de feux d’artifices et de tifos virtuels, etc. 

L’industrie des jeux vidéo est désormais plus importante que celle de la TV ou de la musique. Les jeunes y sont très engagés. Alors en ajoutant la possibilité d’interagir entre différents univers, tout le monde devrait y trouver ses propres intérêts, les annonceurs, les clubs, les spectateurs et les supporters.”

Alain Broustail

Email : alain.broustail@blockchain-ez.com

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Blockchain EZ
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Fiche n° 37277, créée le 05/12/2019 à 13:30 - MàJ le 27/05/2021 à 12:01

 

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